Après le refus du gouvernement et de la compagnie de nommer un médiateur afin de sortir du conflit, les pilotes d’Air France entament leur 13ème jour de grève ce samedi.
Chez Air France, le bras de fer continue. Les pilotes poursuivent leur grève ce samedi 27 septembre 2014 après le refus du gouvernement et de la direction du groupe de nommer un médiateur pour sortir d’un conflit qui met l’entreprise dans une situation “extrêmement délicate”.
La veille, Manuel Valls exhorait les pilotes à arrêter une grève “insupportable”, mais malgré les appels de plus en plus pressants pour sortir du blocage, les dernières propositions d’Air France n’ont pas convaincu les grévistes.
Depuis le 15 septembre, ils protestent contre les conditions de développement de la filiale low cost d’Air France Transavia. S’ils ont obtenu l’abandon du projet de Transavia Europe, ils réclament des garanties sur les conditions de travail à Transavia France.
Un avion sur deux en moyenne reste au sol depuis le début du mouvement. Ce samedi, la compagnie a prévu d’assurer plus d’un vol sur deux, une légère amélioration par rapport à la veille (48%). Et comme au premier jour, les grévistes resteront majoritaires ce jour, à 57%, estime la compagnie aérienne.
Vendredi, une sortie de crise avait paru se dessiner. La direction avait soumis aux syndicats de pilotes un plan “de sortie de crise” sur la base inchangée de son projet Transavia France, la filiale low cost hexagonale. Seulement pour les pilotes, cela “ne répondait pas aux préoccupations de la profession”. Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a donc demandé au gouvernement la nomination “sans délai d’un médiateur indépendant”, en faisant une condition pour lever le mouvement de grève.
Matignon et la direction d’Air France ont opposé une fin de non recevoir. “Une solution de sortie du conflit est sur la table, aux pilotes de s’en saisir. Il n’y a pas lieu de relancer une nouvelle négociation avec un médiateur. Chacun est maintenant face à ses responsabilités”, a-t-on fait valoir à Matignon. “Après des dizaines d’heures de négociation”, pas question de nommer un médiateur, a jugé de son côté la direction.
Mais elle a tenu à souligner aussi que la situation de la compagnie “devient extrêmement délicate”, perdant chaque jour “20 millions d’euros”. Le préavis de grève du SNPL court jusqu’à mardi 30 septembre inclus. Le Spaf, deuxième syndicat représentatif, s’est aligné vendredi sur cette date, accusant la direction d’être “responsable du pourrissement de la situation”.