Tenir séance au-delà du périphérique, délocaliser définitivement l’Assemblée dans une de nos grandes villes, voire débattre à distance dans un Parlement virtuel: Adrien Taquet, député LREM, a dévoilé lundi des propositions iconoclastes de réforme.
“Faut-il raser le Palais Bourbon?”, interroge cet élu des Hauts-de-Seine de 40 ans dans une note publiée par la Fondation Jean Jaurès, où il rappelle le Serment du jeu de Paume de 1789, selon lequel “Partout où ses membres sont réunis, là est l’Assemblée nationale”.
“Dans un pays centralisé comme le nôtre, où le fossé semble irrémédiablement se creuser entre les citoyens et leurs représentants, (… la question du lieu de résidence de l’Assemblée nationale mérite d’être posée”, dit ce patron d’agence de publicité, dans ce qui est présenté comme une contribution aux chantiers de réforme de l’Assemblée lancés par son président François de Rugy.
Au Palais Bourbon, “le confort remonte au XIXe siècle, la connectivité au XXe”, dit-il. Il décrit ainsi le lieu : “sous les toits, des cages à lapin pour bureaux (…, “des espaces dédiés au travail collectif peu nombreux, qui favorisent davantage la déprime que le partage; un hémicycle fortement déconseillé à toute personne mesurant plus d’un mètre soixante-quinze”
“Libérons-nous de cette contrainte pour imaginer l’Assemblée de demain”, propose le nouveau député. “Pourquoi ne pas imaginer siéger une fois par mois loin de Paris”, suggère-t-il. Et même, “pourquoi ne pas faire de Marseille la nouvelle capitale législative?”.
“On peut d’ailleurs se demander comment nos sénateurs, dignes représentants des collectivités locales, n’y ont jamais pensé pour eux”, dit ce proche d’Emmanuel Macron.
“L’Assemblée de demain n’aura peut-être plus aucune réalité physique. Chaque député accédera, via une interface, à un Parlement virtuel où chacun de ses collègues apparaîtra à l’écran, débattant mais à distance”, avance M. Taquet.
“Un débat nécessite un éclaircissement ? Un expert sera auditionné instantanément en ligne, un ministre sera interpellé directement de son bureau”, dépeint-il.
Le Palais Bourbon pourrait selon lui être transformé en “une maison de la démocratie, vivante et ouverte à tous”.