Macron promet que le service national universel verra bien le jour - 19 January 2018
LR Copé ne fera pas à Wauquiez le cadeau de son départ du parti - 18 January 2018
Wauquiez déplore que Juppé se retire sur sa montagne - 17 January 2018
Le groupe des députés PS doit rester un sanctuaire, plaide Faure - 16 January 2018
Patrimoine de David Douillet la Haute autorité pour la transparence saisit la justice - 15 January 2018
Wauquiez avec Macron les immigrés clandestins seront de plus en plus nombreux - 14 January 2018
Trump visé par un déluge de condamnations après ses propos racistes - 13 January 2018
Exhortations et mises en garde: Le Maire sur une ligne de crête diplomatique - 12 January 2018
Jean-Marie Le Pen va publier ses mémoires juste avant le congrès du FN - 11 January 2018
Parti socialiste C’est catastrophique, on a touché le fond se désole François Hollande - 10 January 2018
Atlantico : La nouvelle technologie s’impose
20 August 2014
Lire la suite
Atlantico : La nouvelle technologie s’impose de plus en plus entre les parents et leurs enfants, que ce soit sous forme d’applications pour surveiller la santé de son bébé en permanence et recevoir des conseils, de téléphones portable ou de carte bancaire qui envoie des mails au moindre achat d’un enfant. Cette technologie rassure et renforce l’angoisse. Quelle est la limite à fixer entre le rôle de parent et les nouvelles technologies ?
Christophe Deshayes : Tout d’abord, concernant les rapports entre les parents et leurs adolescents, il est important que les parents n’utilisent pas les nouvelles technologies pour “fliquer” leurs enfants.
Et encore moins en se faisant passer pour leurs amis, par exemple en leur demandant l’ajout sur Facebook. Même si l’intention à la base n’est pas d’être constamment derrière eux, le résultat sera inévitablement celui-là. Finalement, le flicage tue le lien de parentalité. Cela signifie que l’on ne fait pas confiance en son enfant, tandis que lui se méfie de vous. La technologie doit permettre de joindre son enfant en cas de besoin, pas plus.
Il est important de noter qu’au départ, les téléphones portables étaient vendus non pas aux enfants mais aux parents afin de les rassurer et de répondre à leur inquiétude. Ce phénomène est tout à fait sociétal. On a peur de ce qui peut arriver à notre enfant. On ignore ce qu’ils font et donc on imagine le pire. La technologie est finalement à double tranchant : elle nous permet de faire beaucoup de choses et notamment de nous rassurer, mais elle nous inquiète tout autant.
Concernant le phénomène des applications pour surveiller son bébé, il s’agit d’une mode qui en dit beaucoup sur notre société, une mode qui s’inscrit dans une tendance à créer des objets connectés et des applications pour un peu tout. Actuellement, on se coache pour tout, alors pourquoi ne pas être coaché dans une activité qui angoisse n’importe qui de sensé, à savoir la parentalité ? Mais si l’on regarde bien, à chaque fois que l’on a vu un nouveau type de coaching émerger, une partie de la population a trouvé ça malsain et illiégitime, du moins au début.
A chaque fois que l’on a besoin de quelqu’un ou de quelque chose, l’avouer peut être pris pour un signe de faiblesse ou d’incompétence. Pour reprendre les applications pour bébé, les recommandations transmises aux parents par l’application sont souvent des recommandations sérieuses, médicales, parfois établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourquoi ces recommandations disponibles au bon moment ne seraient-elles une aide pour certains parents ? La question de savoir si cela va trop loin, les Américains pensent que non, nous pensons que oui. Mais la véritable question à se poser est si cela nous aide vraiment et ce qu’on fait réellement de cette technologie. Pour certains parents, à l’évidence, la réponse est positive, alors tant mieux surtout que de toute façon, la technologie est là. Pour d’autres, la réponse est non, alors ça ne sert à rien de rajouter cette source de stress et d’activité. Cela peut même être dangereux.
Concernant les enfants, si c’est pour comprendre et faire au mieux ou si c’est pour discuter avec eux et garder un lien affectif, sans pour autant être son ami, avec son enfant, alors il faut en profiter, sans se culpabiliser.
Comment équilibrer lien social et lien numérique avec son enfant ?
Le vrai problème finalement est la différence de perception de la vie numérique entre les parents et les enfants. Les parents ont dû découvrir tardivement le numérique et ont encore pour certains du mal à le comprendre, tandis que les enfants sont nés avec.
La grosse bêtise que l’on puisse faire actuellement est de considérer qu’il y a une vie normale d’un côté et une vie digitale de l’autre. Dès lors que l’on perçoit les choses de cette manière, on aura tendance à dire que la vie numérique est mauvaise et à considérer que nous ne devons pas utiliser la technologie dans notre lien de parentalité. C’est une erreur car on passe de moins en moins de temps dans cette vraie vie. On a donc de moins en moins d’interactions réelles avec ses enfants. Par conséquent, la meilleure chose à faire est d’accepter ce fait et de nous investir dans la vie digitale y compris dans notre relation de parentalité. Sans relations digitales, on peut être sûr que ce manque d’interactions n’ira qu’en s’accroissant.
Finalement, c’est assez simple : il faut apprendre à ne pas envoyer de SMS de réprimande, mais des SMS comme témoignage d’affection. Lorsque la télévision est apparue dans les foyers, on pensait que cela nuirait aux relations familiales. Mais en réalité, on regardait un film et on en parlait après. La technologie et les relations humaines sont loin d’être incompatibles. Parfois même, bien au contraire : cela peut recréer du lien social.
Qu’est-ce que cette surexploitation des nouvelles technologies dans le rôle parental traduit de notre société et de notre manière d’appréhender l’éducation ?
Cela traduit principalement nos angoisses grandissantes d’être de mauvais parents. Par ailleurs, ceux qui nous donnaient des conseils avant étaient les grands-parents, les tantes, les oncles, les parents. Aujourd’hui, beaucoup moins du fait de l’affaissement du lien familial. D’autant plus qu’il existe de plus en plus d’associations, de coachs, de blogs de mamans, de sites Internet qui aident.
Quelles peuvent être les conséquences néfastes d’une technologie utilisée à outrance pour les parents ? Et pour les enfants ?
Les écoles envoient désormais des SMS aux parents dès lors que l’enfant manque les cours. En principe cela aide à ne pas laisser s’installer une situation de décrochage et c’est donc une bonne chose, mais en réalité, bien souvent, le parent surréagit et entre immédiatement en conflit avec l’enfant au travers d’un SMS ou d’une conversation téléphonique houleuse. Dans ce genre de situation, la technologie ne permet pas de prendre le recul nécessaire, l’information va trop vite. Et l’inévitable surréaction tue le lien de confiance qui devrait exister.
Cette perte de confiance aura sur l’adolescent un effet de déresponsabilisation. Or, notre rôle d’éducateur est au contraire de rendre nos enfants autonomes et responsables tout en étant présent si besoin est. On ne peut pas surveiller éternellement son enfant, il faut lui laisser de l’espace, qu’il puisse pousser un peu les limites tout en sachant qu’il peut parler à ses parents en cas de problème. La technologie peut nous aider ou nous fourvoyer : à nous d’apprendre à la domestiquer car elle fait désormais partie de notre vie, que cela nous plaise ou non.
VN:F [1.9.16_1159]
VN:F [1.9.16_1159]
Some Related Posts
- 29 March 2017
Les robots vont-ils vraiment prendre votre boulot
- 10 December 2016
Bonus étendu aux utilitaires: satisfaction des défenseurs de l’électrique
- 23 September 2016
Les grands piratages de données individuelles dans le monde
- 26 August 2016
Apple met à jour ses appareils après l’espionnage d’un Emirati par un logiciel israélien
- 25 August 2016
Singapour teste des taxis sans chauffeur en première mondiale