Royaume-Uni: le Brexit est un chemin semé d’embûches.
Le Brexit est un chemin semé d’embûches, comme en atteste la décision rendue jeudi par la justice britannique demandant un vote du Parlement avant le déclenchement de la procédure. Ce que l’on sait, un peu plus de quatre mois après le référendum du 23 juin:
.Ce qui est sûr
- Le Royaume-Uni en route vers le Brexit:
Quels que soient les écueils judiciaires, le gouvernement conservateur de Theresa May est déterminé à mettre en oeuvre le vote des Britanniques en faveur d’une sortie de l’UE.
Sitôt connue la décision de la Haute Cour de Londres, il a d’ailleurs exprimé sa volonté de faire “respecter le résultat du référendum”.
Le jugement pourrait certes permettre, techniquement, aux députés de retarder significativement le déclenchement de l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui lance la procédure de divorce, mais une telle hypothèse semble hautement improbable au regard du tollé qu’elle provoquerait dans l’opinion.
- L’économie fait de la résistance:
Alors que les scénarios les plus pessimistes prévoyaient l’effondrement de l’économie britannique après le référendum du 23 juin, celle-ci a fait preuve de résilience, comme l’a encore souligné jeudi la Banque d’Angleterre (BoE), qui a relevé ses prévisions de croissance pour 2016.
- Vers un contrôle de l’immigration:
Le contrôle de l’immigration faisait partie des aspirations de ceux qui ont voté pour le Brexit, et Theresa May a indiqué qu’elle comptait y répondre.
“Nous n’allons pas quitter l’UE pour abandonner de nouveau le contrôle de l’immigration”, a-t-elle déclaré en septembre lors du congrès des conservateurs.
.Ce qui l’est moins
- Un vote du Parlement:
Le gouvernement ayant décidé de faire appel du jugement de la Haute Cour de Londres, l’affaire devrait se retrouver très prochainement devant la Cour suprême. Si celle-ci renverse la décision rendue jeudi, l’exécutif aura toute latitude pour activer l’article 50 sans passer par la case Parlement.
- Le timing du processus de sortie:
Theresa May a indiqué qu’elle déclencherait le processus de sortie d’ici à la fin mars mais d’éventuelles péripéties judiciaires pourraient bouleverser son calendrier, en particulier si la Cour suprême valide le vote préalable des députés, ouvrant la voie à de possibles débats parlementaires et autre imprévus.
- Brexit “dur” ou Brexit “allégé”?
Le mystère plane toujours sur les intentions de Theresa May quant à la direction qu’elle compte donner à la sortie de l’Union européenne, même si la Première ministre a donné des indications suggérant qu’elle penchait plutôt pour un Brexit “dur”, notamment via le contrôle de l’immigration des citoyens de l’UE.
Mais pour les Européens, cette proposition va à l’encontre du principe de libre circulation et s’avère incompatible avec un accès sans conditions au marché unique.
-Les perspectives économiques à long terme:
Si l’économie britannique résiste, la Banque d’Angleterre a souligné que sa prévision de croissance pour 2017 restait en-dessous de ce qu’elle prévoyait en mai, soit avant le référendum.
La veille, l’agence de notation Moody’s avait elle prévenu que la note du Royaume-Uni pourrait être abaissée si les négociations sur le Brexit débouchaient sur une perte de l’accès au marché unique européen.