Panda: sorti de la liste des espèces les plus menacées d’extinction, l’ursidé, symbole de la protection de l’environnement reste menacé.
Loin de se féliciter de la sortie du panda géant de la catégorie des espèces “en danger”, la Chine souligne que l’ursidé symbole de la protection de l’environnement reste menacé.
En sortant l’animal de la liste des espèces les plus menacées d’extinction, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) n’en a pas moins salué lundi l’efficacité des “efforts du gouvernement chinois”.
Le nombre de pandas géants en liberté en Chine a ainsi augmenté de 16,8% entre 2003 (1.596) et 2013 (1.864), et celui des spécimens en captivité a bondi de 164 à 375 durant la même décennie, selon l’Administration chinoise des Forêts.
Comment la Chine est-elle parvenue à ce résultat ?
1/ Elle a créé des réserves naturelles
La Chine compte 13 réserves consacrées au panda géant, la première remontant à 1958. Leur objectif est double: empêcher le braconnage de l’espèce, et préserver les forêts de bambous, que la Chine a massivement replantées. Le bambou représente la quasi-totalité de l’alimentation de l’animal, un spécimen adulte en avalant en moyenne 20 kilos par jour. Gros sujet d’inquiétude: avec le réchauffement climatique, plus d’un tiers des forêts de bambous pourraient disparaître d’ici 80 ans, selon l’UICN.
2/ Elle met la main au portefeuille
Le gouvernement verse des subventions aux agriculteurs résidant à proximité des réserves, explique Yang Fuqiang, de l’ONG américaine Natural Resources Defense Council (NRDC). En contrepartie, les riverains s’engagent à ne pas dégrader l’environnement et à ne pas utiliser d’engrais chimiques ni de pesticides. La Chine dédommage aussi les victimes d’attaques de pandas. Un agriculteur mordu profondément à la cuisse avait ainsi obtenu plus de 80.000 euros en 2015.
3/ Elle s’est ouverte aux ONG étrangères
Depuis plus de 30 ans, la Chine accueille des organisations internationales désireuses d’étudier l’animal. Elles apportent leur expertise, mais aussi leur exposition médiatique. La première, selon M. Yang, fut en 1979 le Fonds mondial pour la nature (WWF), dont le logo mondialement connu arbore l’ursidé, et contribue à la popularité planétaire de l’animal.
4/ Elle utilise les “prêts de pandas”
En prêtant des spécimens à des zoos étrangers (Beauval en France, Vienne en Autriche, Pairi Daiza en Belgique, par exemple), souvent après d’intenses tractations diplomatiques, la Chine récupère de l’argent. Cette somme est ensuite utilisée pour la protection des spécimens. Actuellement, une quarantaine de pandas sont prêtés par la Chine à une quinzaine de pays.
5/ Elle ne relâche pas sa garde
Loin de se gargariser à la suite du rapport de l’UICN, la Chine estime que le panda géant “reste en danger imminent”. L’Administration chinoise des Forêts a pointé lundi la “destruction de l’habitat du panda géant qui continue de menacer sa survie” et “limite les échanges entre les différents groupes” isolés de pandas. “Il faut renforcer les échanges entre (eux) afin d’assurer leur diversité génétique”, une priorité pour l’administration, qui juge “prématuré” l’abaissement du degré de protection de l’animal par l’UICN.