Ukraine: le secrétaire général de l’Otan somme la Russie d’user de son “considérable influence” auprès des rebelles pour faire taire les armes.
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, a déploré mercredi “le plus grave regain de violence” observé depuis longtemps dans l’est de l’Ukraine, et sommé la Russie d’user de sa “considérable influence auprès des séparatistes” prorusses pour faire taire les armes.
“Nous observons le plus grave regain de violence depuis longtemps” en Ukraine, a déclaré le chef de l’Alliance atlantique lors d’une conférence de presse à Bruxelles, évoquant notamment les combats autour de la ville d’Avdiïvka, située sur la ligne de front dans l’est du pays.
M. Stoltenberg a fait état, en se référant aux chiffres de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui surveille le conflit sur place, de “plus de 5.600 violations du cessez-le-feu au cours de la semaine passée”, tandis que 20.000 personnes dans la région sont privées de “chauffage, d’électricité et d’eau”, par “des températures glaciales”.
Jens Stoltenberg a de nouveau réclamé le respect du cessez-le-feu par les toutes les parties, un retrait de toutes les armes lourdes interdites et un libre accès des observateurs de l’OSCE, conformément aux accords de Minsk.
“Nous appelons la Russie à user de sa considérable influence auprès des séparatistes pour mettre fin à la violence”, a-t-il ajouté.
La ville d’Avdiïvka restait mercredi l’épicentre d’une nouvelle flambée de violences entre séparatistes prorusses et soldats ukrainiens et au coeur des inquiétudes pour ses 20.000 habitants, pris entre les tirs.
Au total 19 personnes ont été tuées depuis le regain de tensions dimanche sur cette portion de la ligne de front dans l’est du pays. Les combats des derniers jours sont les plus sanglants depuis l’instauration d’une trêve fin décembre.
L’Ukraine est en proie depuis bientôt trois ans à un conflit ayant fait près de 10.000 morts. Kiev et les Occidentaux accusent Moscou de soutenir militairement et financièrement les rebelles prorusses, ce que la Russie dément.
Le regain de violence a provoqué l’inquiétude des États-Unis, de l’ONU et de l’Union européenne, dont la diplomatie a dénoncé mardi soir une “rupture flagrante du cessez-le-feu” en vigueur depuis fin décembre.