Avoir la sensation de plonger dans les entrailles du plus grand accélérateur de particules au monde, le LHC, pour pister le fameux boson de Higgs, c’est possible à Paris jusqu’au 19 juillet grâce à une exposition immersive au Palais de la découverte.
Insaisissable car extrêmement instable, le boson de Higgs est considéré par les physiciens comme la clef de voûte de la structure fondamentale de la matière, la particule élémentaire qui donne leur masse à nombre d’autres, selon la théorie dite du “Modèle standard”.
Son existence avait été postulée pour la première fois en 1964 par Peter Higgs, François Englert et Robert Brout, aujourd’hui décédé. Higgs et Englert ont reçu le prix Nobel de physique 2013.
L’exposition qui se déploie sur 800 m2 a été conçue par le Science Museum de Londres et adaptée par le Palais de la découverte, dans le cadre des 60 ans du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), qui compte 21 Etats membres.
L’identification probable du boson de Higgs a été permise par la construction du LHC (Large Hadron Collider), un gigantesque tunnel en forme d’anneau construit par le CERN. Construit à 100 mètres sous terre, long de 27 km, il est à cheval sur la frontière franco-suisse.
Les physiciens y font s’entrechoquer des milliards de protons, qui éclatent en toutes sortes de particules.
Mis en fonction fin 2008, il a permis au CERN d’annoncer la mise en évidence probable du boson de Higgs en juillet 2012.
L’exposition présente divers éléments nécessaires au fonctionnement du LHC: l’hydrogène qui fournit les protons qui vont être bombardés sous forme de faisceaux, des parties des énormes aimants nécessaires pour courber la trajectoire des faisceaux de particules…
La collision se traduit par une pluie de nouvelles particules qui partent dans toutes les directions.
Les énormes détecteurs du LHC entrent alors en jeu. A eux d’analyser ces particules pour traquer notamment le boson de Higgs. Lui est trop instable pour être repéré mais sa désintégration en quatre bouquets possibles est connue.
L’exposition, qui met aussi en valeur les équipes du CERN et l’aventure humaine autour de la traque du boson de Higgs, est conçue pour le public à partir de 12 ans.
Sur le même thème, un film américain “Particle fever. La fièvre des particules” permettra à partir du 5 novembre de découvrir dans les salles cette expérience, qui est “la plus grande et la plus chère du monde”.
Réalisé par Mark Levinson, ce documentaire de 99 minutes raconte cette épopée à partir des témoignages de six scientifiques du LHC.
Il a reçu le prix Grand Ecran du Festival Pariscience 2014.