Présidentielle: Christophe Caresche, député PS de Paris et chef de file des réformateurs, apporte son soutien à Emmanuel Macron
Christophe Caresche, député PS de Paris et chef de file des réformateurs, apporte son soutien à Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, dans une interview au Journal du dimanche.
M. Caresche reproche au candidat socialiste, Benoît Hamon, de “constituer une sorte de Podemos ou de Labour version Corbyn, à la française”. “Mais ce faisant, il amène le PS à se radicaliser, à se déporter vers une gauche +mouvementiste + et protestataire, qui ne sera pas en capacité d’assumer les responsabilités du pouvoir”, déplore-t-il.
Il fustige notamment l’accord conclu par le candidat socialiste avec les écologistes, qui constitue selon lui “une rupture avec l’orientation du PS” sur le nucléaire, Notre-Dame-des-Landes ou encore les institutions.
“À titre personnel, ma décision est prise : le moment est venu de soutenir Emmanuel Macron”, annonce M. Caresche. Selon lui, l’ancien ministre “offre la possibilité de créer une nouvelle force, cohérente” et “rassemble déjà des responsables issus de formations politiques opposées mais qui, au fond, pensent la même chose : il faut relancer l’Europe et faire du redressement économique une priorité”.
Interrogé par France 3 sur la décision de M. Caresche, le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a jugé que “c’est une mauvaise chose pour lui-même et la candidate qu’il soutient dans son arrondissement, Myriam El Khomri”, pour les législatives: “il l’affaiblit”. “C’est une mauvaise chose pour le Parti socialiste, évidemment”, a-t-il ajouté.
Et “je suis pas sûr que ce soit une bonne chose pour Emmanuel Macron” car “il a décidé de gagner au centre droit, il n’a pas envie, pas besoin que la gauche vienne faire une OPA sur sa candidature, ça ferait fuir ses électeurs”, a taclé M. Cambadélis.
Selon M. Caresche, “c’est une décision qui n’est pas facile à prendre: je dois tout au PS, à commencer par ma carrière politique. Mais il faut prendre acte aujourd’hui du fait que nos chemins se séparent”. Il n’est pas candidat à un nouveau mandat aux législatives de juin.
“Pour un homme de gauche, Emmanuel Macron est la seule solution permettant de contrer efficacement Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle”, fait-il également valoir.
Sera-t-il suivi par d’autres élus “réformateurs” du PS? “La décision n’est pas prise, mais la réflexion devrait s’accélérer. Cette sensibilité a vocation à se retrouver dans la démarche d’Emmanuel Macron”, prévient M. Caresche.