Vendredi, le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a officiellement confirmer que son pays refusait de payer une dette à la Russie s’élevant à 3 milliards de dollars d’obligations (mds USD), qui arrive à échéance dimanche.
L’Ukraine a officiellement annoncé vendredi qu’elle refusait de rembourser une dette de trois milliards de dollars à la Russie arrivant à échéance dimanche, faute d’un accord sur sa restructuration.
“Nous introduisons un moratoire sur le remboursement de trois milliards de dollars d’obligations russes”, a déclaré le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk lors d’un conseil des ministres.
La même mesure sera appliquée aux dettes, garanties par l’Etat, de deux entreprises publiques ukrainiennes Pivdenné et Ukravtodor, d’un montant total de 507 millions de dollars, a-t-il précisé. “Nous sommes prêtes à un litige judiciaire avec la partie russe”, a assuré M. Iatseniouk, en réponse à la menace de Moscou de poursuivre Kiev devant une cour arbitrale en l’absence de remboursement de cette dette de 3 milliards de dollars.
Moscou et Kiev sont engagés depuis des mois dans un bras de fer concernant ce crédit russe de trois milliards de dollars accordé au régime prorusse du président déchu Viktor Ianoukovitch trois mois avant son renversement et sa fuite en Russie. Les autorités ukrainiennes exigent que Moscou accepte d’effacer une partie de la dette comme l’ont fait les créanciers privés, mais la Russie refuse, proposant simplement d’étaler le remboursement.
En Ukraine, beaucoup voient ce prêt comme “un pot-de-vin” du Kremlin à M. Ianoukovitch, pour son refus de signer un accord d’association avec l’Union européenne. Cette décision de l’ex-président a déclenché un soulèvement pro-européen du Maïdan, qui a débouché sur sa fuite malgré une tentative de répression dans le sang.
Le FMI avait pourtant donné raison mercredi à la Russie en décidant que les trois milliards de dollars dus à Moscou par Kiev relevaient du secteur public. Le pays de Vladimir Poutine clamait que ce prêt, accordé en 2013 à l’ancien régime ukrainien et qui arrive à échéance ce dimanche, ne pouvait être considéré comme émanant du secteur privé comme le soutenait Kiev. Cette distinction est cruciale pour la poursuite du plan d’aide de 17,5 milliards de dollars accordé par le FMI à l’Ukraine en mars.
Selon les économistes, ce défaut de Kiev sur cette dette ne devrait avoir que des conséquences très limitées pour son économie, car il n’entrave pas la poursuite de l’aide financière internationale cruciale pour l’Ukraine.