À l’occasion des 30 ans de la création du manga Dragon Ball, L’Express a interrogé Salagir, le créateur de DBMultiverse, la suite non-officielle de DBZ. “J’ai l’intention de continuer encore longtemps”, confie-t-il. Probablement jusqu’en 2020! Publié pour la première fois le 3 décembre 1984, Dragon Ball, le manga créé par Akira Toriyama, a 30 ans. Pour l’occasion, L’Express a rencontré Salagir, de son vrai nom Laurent Gomez, créateur de Dragon Ball Multiverse. Cette suite non-officielle de Dragon Ball Z rencontre un succès international. Bonne nouvelle, Salagir est “toujours aussi passionné” par son projet qui ne devrait pas s’arrêter avant 2020, confie-t-il. Rencontre.
Comment est né DBMultiverse?
Alors que je parcourais des forums sur Dragon Ball, les discussions qui revenaient le plus souvent étaient la puissance des combattants du genre: “Imaginez qu’un tel affronte un autre, qui gagnerait selon vous?”. C’est à ce moment-là que j’ai eu envie de créer un univers où tous les héros des mangas, des films et même des jeux vidéo (univers DBGT mis à part, NDLR), pourraient se mesurer les uns aux autres. J’ai ensuite rencontré Gojeta Junior -le premier dessinateur- à qui j’ai proposé le projet.
Vous avez donc imaginé des univers parallèles pour que tous les personnages de Dragon Ball puissent se rencontrer dans un seul et même tournoi. Un principe mis en oeuvre dans la série Sliders.
J’aime beaucoup Sliders. L’idée dans DBM est la même. Des petites différences qui vont changer toute l’histoire. Et plus les changements interviennent tôt dans le temps, plus la modification est importante. A l’image de cet épisode avec les dinosaures dans Sliders.
Quelles sont vos autres références et influences?
J’aime aussi Star Wars. Toriyama est lui aussi un énorme fan. Du coup, je n’hésite pas à faire des clins d’oeil. J’ai introduit il y a quelque temps une citation de Retour vers le futur. On peut ajouter mon manga préféré, Gunnm, la BD franco-Belge, comme Spirou ou Gaston qui a une énorme influence dans DBM, ou encore Buffy contre les vampires et évidemment Zelda.
Vous écrivez tout le scénario ?
A 99% oui, même si je discute avec les dessinateurs invités pour qu’ils s’adaptent à mon scénario et pour que je m’adapte à leurs dessins.
Quand pourra-t-on lire la fin de Dragon Ball Multiverse ?
Disons qu’on approche de la fin de la première partie de l’histoire. La deuxième partie de l’histoire se déroulera après le tournoi.
Avec un premier chapitre en 2008, ça nous emmène donc vers 2020 ?
On verra. Je n’ai vraiment pas envie d’arrêter. Et puis il y a tellement de gens autour de DBM maintenant…
Vous avez commencé à deux (avec le dessinateur Gojeta JR). Combien êtes-vous aujourd’hui ?
Si on compte tous les dessinateurs, les traducteurs, les relecteurs, les modérateurs des différents pays, nous sommes presque une centaine en tout.
Rencontrez-vous des problèmes avec les droits d’auteur ? Gagnez-vous de l’argent avec DBM ?
Nous sommes tous bénévoles, et passionnés. Il n’y aucune pub sur le site, donc nous ne gagnons absolument rien. Nous vendons juste DBM sous forme de dojinshi* lors des conventions, ce qui nous permet uniquement de couvrir les frais liés aux autres conventions. En fait, la Toeï (l’éditeur de Dragon Ball, NDRL) nous ignore totalement. Tant qu’on ne se fait pas d’argent sur leur dos et qu’on fait “de la pub” à Dragon Ball, je pense que ça leur va.
*Les Dojinshi, ces fanzines auto-édités se basant sur l’univers d’un manga, sont très répandus au Japon. Traditionnellement, les éditeurs japonais sont très tolérants et permissifs concernant l’utilisation et le détournement de leurs oeuvres… Tant que la manne financière dégagée n’est pas trop importante
Mais le succès est au rendez-vous, non? Combien enregistrez-vous de visiteurs par mois aujourd’hui?
Après la création du site et des premiers chapitres, en 2008, nous avons fait un peu de pub sur les forums français et anglais -car je voulais que ce soit international. Les visites ont doublé tous les mois pendant plus d’un an. Rapidement, des fans étrangers nous ont proposé de traduire l’histoire dans différentes langues.
Quand DBM a été traduit en japonais, un site japonais très connu en a parlé. Nous avons connu un pic de connexions -plus de 9000 visites. J’avais d’ailleurs écrit une news à ce sujet. La progression a été constante. Aujourd’hui, les visites se sont stabilisées autour de 200 000 visiteurs par semaine, plus ou moins 500 000 par mois.
Certains chapitres, à l’image du très remarquable Chute d’un empire, sont dessinés dans un style totalement étranger à celui de Dragon Ball Z. Pourquoi?
Je garde toujours le style Dragon Ball pour la trame principale. Mais pour les chapitres spéciaux ou les épisodes secondaires, je trouve agréable de faire autre chose. C’est ce que j’ai fait avec Aracady Picardi, qui est un dessinateur belge au style très réaliste, avec qui on a décidé de faire le chapitre 41, qui lui correspondait particulièrement.
Quel est votre chapitre ou moment préféré?
Mes combats préférés sont ceux du “vieux” Krilin, avec sa carapace. Il n’y a presque aucune vague d’énergie, tout est dans la tactique et les techniques de combats .