À onze jours du référendum, le camp du “oui” à l’indépendance de l’Ecosse est en tête d’un sondage pour la première fois. Un coup de tonnerre pour David Cameron, le Premier ministre britannique, qui voit la pression monter. Pour la première fois, la tendance bascule en faveur des indépendantistes écossais. Dans un sondage publié par le Sunday Times, les partisans de l’indépendance de l’Ecosse remportent 47% (+5 points) d’opinions favorables contre 45% (-3) pour les partisans du maintien de l’Ecosse au sein du Royaume-Uni, 6% restant encore indécis et 1% annonçant ne pas vouloir voter.
Bien que l’écart de deux points s’inscrive dans la marge d’erreur reconnue de 3% par le sondage, les résultats accroissent d’une manière spectaculaire le suspense. Il y a un mois, un sondage publié le 7 août accordait 61% des intentions de vote aux adversaires de l’indépendance et 39% aux indépendantistes, soit un écart de 22 points.
Avant le référendum du 18 septembre, la nouvelle donne relance les chances du Parti national du Premier ministre écossais, Alex Salmond.
Un autre sondage en sens contraire
Les unionistes de “BetterTogether”, partisans d’un maintien de l’Écosse au sein du Royaume-Uni, ont été largement en tête des sondages pendant des mois. Mais l’écart avec les indépendantistes s’est considérablement réduit dans les récents sondages ces derniers jours.
Selon Alistair Darling, directeur de la campagne “BetterTogether”, le dernier sondage montre que le référendum “va être très serré”. “Nous nous réjouissons de cette bataille”, a-t-il ajouté. “Ce n’est pas la bataille d’Angleterre, c’est la bataille d’Écosse, pour les enfants de l’Écosse et les petits-enfants et les générations à venir. Nous allons gagner cette bataille”.
Du côté du oui, on se garde bien de crier victoire d’autant qu’un autre sondage, Panelbase, qu’il avait lui-même commandé donne le non en tête (48%) devant le oui (44%) et 8% d’indécis. Le directeur exécutif de la campagne pour le oui, Blair Jenkins, a demandé à son camp de rester focalisé sur l’objectif. “Même si ce sondage nous place légèrement devant, d’autres sondages montrent que nous avons encore des progrès à faire pour gagner”.
Pression accrue autour de David Cameron
Cette avance de deux points des indépendantistes renforce de manière spectaculaire le suspense autour du référendum. Elle met également une pression accrue sur les épaules de David Cameron.
Le Premier ministre britannique a répété la semaine dernière qu’il ne démissionnerait pas en cas de victoire du “oui”.
Les grands partis britanniques, dont le parti conservateur de David Cameron, doivent désormais révéler un plan transférant des pouvoirs à l’Écosse. Des promesses raillées par le camp du oui. La numéro deux du Parti national écossais (SNP) Nicola Sturgeon a ainsi accusé “la campagne du non de prendre les Ecossais pour des imbéciles”.
Le Sunday Times a aussi rapporté que la reine Elizabeth II “s’intéressait de très près” au référendum et avait demandé qu’on la tienne au courant quotidiennement.