En février, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump avait été obligé de démissionner après des révélations similaires.
Un nouveau membre de l’administration Trump est accusé d’avoir caché des contacts avec la Russie. Après son conseiller à la sécurité, c’est désormais le ministre de la Justice de Donald Trump, Jeff Sessions, qui est au centre de la polémique jeudi 2 mars, après des révélations du Washington Post.
Ces révélations jettent une nouvelle ombre sur l’administration républicaine du président Donald Trump, qui a démenti à plusieurs reprises des liens particuliers avec la Russie pendant la campagne électorale 2016. Moscou est accusé d’ingérence dans le processus de désignation du président américain. Le Washington Post a rapporté mercredi soir que Jeff Sessions – ancien sénateur qui avait conseillé pendant la campagne M. Trump sur la politique étrangère et d’autres questions – avait rencontré en juillet et septembre l’ambassadeur russe à Washington, Sergey Kislyak.
Déclarations sous serment
Or M. Sessions avait déclaré sous serment devant le Sénat, lors de son audition en janvier pour être confirmé dans ses fonctions, qu’il n’avait “pas de contacts avec les Russes”.
En février, le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Michael Flynn, avait dû démissionner après des révélations sur des discussions qu’il a eues avec l’ambassadeur russe à Washington alors que Barack Obama était encore président. Il en avait caché la teneur exacte, y compris dans ses compte-rendus au vice-président Mike Pence.
Rien de répréhensible
Réagissant aux informations du Post, M. Sessions a affirmé qu’il n’avait “jamais rencontré un responsable russe pour discuter de la campagne” présidentielle. “Je ne sais pas à quoi se réfèrent ces allégations. Elles sont fausses”, a-t-il ajouté. La Maison Blanche a confirmé les rencontres de M. Sessions mais affirmé qu’il n’avait rien fait de répréhensible.
“M. Sessions a rencontré l’ambassadeur en sa qualité officielle de membre de la commission des Forces armées au Sénat, ce qui est entièrement cohérent avec son témoignage”, a affirmé un responsable de la Maison Blanche ayant requis l’anonymat. Ce n’est qu’une nouvelle “attaque des démocrates contre l’administration Trump”, a-t-il souligné.
Appels à la démission
Des élus démocrates ont réclamé mercredi que le Congrès nomme un enquêteur spécial indépendant pour faire la lumière sur une éventuelle ingérence de la Russie dans la campagne électorale de 2016. “Etant donné les déclarations fausses de M. Sessions sur les contacts avec les responsables russes, nous avons besoin d’un comité spécial pour enquêter sur les liens entre la Russie” et les membres de l’équipe Trump, a déclaré le sénateur démocrate Ron Wyden, membre de la commission du Renseignement à la Chambre des représentants. Nancy Pelosi, chef de file des Démocrates au Congrès, est allée plus loin, réclamant la démission de Jeff Sessions. “Après avoir menti sous serment au Congrès au sujet de ses contacts avec les Russes, le ministre de la Justice doit démissionner”, a-t-elle déclaré.
Jeff Sessions, un ultra-conservateur de 70 ans, fut le premier sénateur à se rallier au candidat Donald Trump pendant les primaires. L'”Attorney General” supervise le FBI (police fédérale), les 93 procureurs fédéraux, ainsi que le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs, l’administration pénitentiaire, le Marshals Service, spécialisé dans la recherche des fugitifs, et l’agence de lutte antidrogue (DEA).
Des médias américains dont le quotidien New York Times ont affirmé, sans en apporter de preuves, que des responsables de la campagne Trump avaient eu des contacts avec des responsables du renseignement russe avant l’élection du 8 novembre. Ces contacts auraient eu lieu au moment où la Russie interférait, selon le renseignement américain, dans la campagne présidentielle, dans le but de discréditer la démocrate Hillary Clinton. L’administration Trump rejette les allégations d’ingérence de la Russie, également démenties par Moscou.