Visa, Coca-Cola, McDonald’s… se réjouissent du départ annoncé du patron de la Fifa
Sepp Blatter a créé la surprise, mais aussi la joie des sponsors de la Fifa, en annonçant mardi soir sa démission de la présidence de l’instance dirigeante du football mondial. Soucieux de préserver leur image alors que la Fifa est engluée dans un vaste scandale de corruption au plus haut niveau, les principaux sponsors ont rapidement manifesté leur soulagement à l’annonce du départ prochain de M. Blatter. Au-delà, ils attendent beaucoup des promesses d’une “profonde restructuration” de la Fifa, qui organise notamment les Coupes du Monde de football.
“Il reste encore du travail à faire”, prévient Visa
Les groupes Coca-Cola Co, Visa, Adidas, Hyundai Motor et Anheuser-Busch ont tous qualifié la décision de M. Blatter d'”étape positive”. Adidas a aussi réagi en saluant “l’engagement de la FIFA à changer”. Un porte-parole de l’équipementier sportif allemand a rappelé que le groupe est “totalement mobilisé en faveur de la création d’une culture qui promeut les standards les plus élevés en matière d’éthique et de conformité”.
Plusieurs sponsors ont en outre précisé qu’ils attendaient de la Fifa qu’elle aille plus loin pour mettre de l’ordre dans sa maison. “Ceci est une étape positive vers la reconquête de la confiance du public, mais il reste encore du travail à faire”, a ainsi souligné Visa. Le groupe a ajouté être “encouragée par la reconnaissance du fait qu’une réforme extensive et fondamentale est nécessaire”. Le géant américain des cartes bancaires avait menacé la semaine dernière de dénoncer purement et simplement son contrat avec la Fifa si une refonte complète n’était pas entreprise.
Les marques qui parrainent la Fifa sont prises dans un étau : d’un côté, leurs contrats de long terme avec la Fédération mondiale de football sont très lucratifs, en particulier au moment des Coupes du Monde. De l’autre côté, ces multinationales craignent que le scandale de corruption qui vient d’éclater au grand jour ne ternisse leur image auprès de l’opinion mondiale. Le départ annoncé de Sepp Blatter et la promesse de “réformes ambitieuses” et de “profonde restructuration” de la Fifa mettent un peu de baume au coeur des sponsors. Mais il est certain qu’ils maintiendront à l’avenir la pression sur les nouveaux dirigeants pour qu’ils tiennent leurs promesses.
Les soupçons planent sur Jérôme Valcke et Sepp Blatter lui-même
Selon le ‘New York Times’, M. Blatter serait lui-même désormais visé par une enquête anti-corruption du FBI, une information non confirmée, mais qui pourrait avoir influencé la décision de démissionner du dirigeant suisse de 79 ans, qualifié de “fin politicien” et de “parrain” du football mondial dans les milieux politico-sportifs.
Mercredi 27 mai, sept hauts responsables de la Fifa ont été interpellés à Zurich, en Suisse, à la demande de la justice américaine, qui soupçonne au total 14 responsables de la Fifa d’avoir accepté des dizaines de millions d’euros de pots-de-vin. L’enquête n’en est cependant qu’à ses débuts, a prévenu le Procureur fédéral de Brooklyn, en charge de l’affaire.
Mardi, le ‘New York Times’ a affirmé que la justice américain visait aussi Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa, et bras droit de Blatter. Dans la cadre de l’organisation de la Coupe du Monde en Afrique du Sud en 2010, M. Valcke serait accusé d’être le responsable d’un virement de 10 millions de dollars sur des comptes gérés par l’ancien vice-président de l’organisation Jack Warner, lui aussi mis en cause par la justice américaine.
La Fifa a rejeté ces accusations, en affirmant que M. Valcke n’était en rien en cause dans ce virement, et qu’il ne s’agissait que d’un projet d’aide à la diaspora africaine dans les Caraïbes, au nom de l’Afrique du Sud.