Financement des campagnes 2014-2015 du FN: Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, mis en examen
Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen et pilier de la communication du Front national à travers sa société Riwal, a été mis en examen dans l’enquête sur le financement des campagnes électorales du parti frontiste en 2014 et 2015, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
L’ex-dirigeant du GUD, syndicat étudiant d’extrême droite, a été mis en examen, le 15 février, pour “abus de biens sociaux” dans le cadre d’une information judiciaire ouverte fin octobre sur les élections municipales et européennes de 2014 ainsi que sur les départementales de 2015, a précisé cette source, confirmant une information du Monde.
En octobre, Frédéric Chatillon a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour répondre du financement de la campagne des législatives de 2012 avec notamment le FN et deux de ses dirigeants, Wallerand de Saint-Just et Jean-François Jalkh.
La justice soupçonne le parti d’avoir mis en place, via des kits de campagne fabriqués par Riwal, une escroquerie au préjudice de l’Etat, qui rembourse les frais de campagne, par le biais notamment de surfacturations. Et, elle reproche à Frédéric Chatillon d’avoir mené grand train grâce à ces montages.
Une autre enquête, encore au stade préliminaire, a été ouverte début novembre concernant les régionales de 2015.
Frédéric Chatillon a été mis en examen le 15 février car les juges soupçonnent sa société Riwal d’avoir accordé un crédit au parti frontiste via Jeanne, un mouvement satellite du FN. Or, les personnes morales n’ont pas le droit de contribuer au financement des partis politiques, a relevé une source proche de l’enquête.
Sa mise en examen intervient alors que l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants de députés FN au Parlement européen s’est accélérée la semaine dernière.
Le siège du Front national à Nanterre (Hauts-de-Seine) a été une nouvelle fois perquisitonné et la chef de cabinet de Marine Le Pen, Catherine Griset, a été mise en examen.
Convoquée mercredi par les enquêteurs, la présidente du Front national, en tête dans les sondages pour le premier tour de la présidentielle, a refusé de s’y rendre. “Je ne répondrai pas pendant la campagne électorale. Cette période ne permettant ni la neutralité ni la sérénité nécessaire au fonctionnement correct de la justice”, a-t-elle expliqué à l’AFP.