Selon le Journal du Dimanche, le président de la République a réuni samedi une première réunion de campagne pour la prochaine présidentielle.
Contraint d’enterrer la révision constitutionnelle post-attentats faute de consensus sur la déchéance de nationalité, au plus bas dans les sondages, et face à une mobilisation significative contre la loi Travail de Myriam El Khomri, François Hollande doit trouver la parade pour conserver l’espoir de briguer un second mandat. “Tout le monde se dit : mais comment va-t-il pouvoir faire pour remonter la pente ?” confiait cette semaine un de ses plus proches conseillers au Parisien.
Mais le président de la République veut croire que tout n’est pas perdu et s’affiche même combattif. À l’occasion de sa visite à Washington pour le sommet sur le nucléaire en fin de semaine, il s’est confié à des journalistes dans l’avion. Comme le relatait BFMTV, le chef de l’État assure “tenir bon”. “On ne va pas dire qu’ils n’existent pas (les sondages qui le donnent perdant NLDR) mais j’ai connu des situations similaires dans ma vie politique. Je sais quelles étapes il faut faire” expliquait-il, assurant “prêt à rendre les coups”. “Mais pas avant qu’ils soient donnés, on n’est pas encore dans la bataille”.
– “La logique, c’est qu’il soit candidat” –
Et la bataille s’annonce d’ores et déjà rude. Outre la popularité d’Alain Juppé à droite et les avancées de Marine Le Pen, l’idée d’une primaire à gauche est défendue par de nombreuses personnalités à gauche. Le président, qui a conditionné sa candidature à l’inversion de la courbe du chômage, est néanmoins assuré du soutien de son Premier ministre. “François Hollande est la voix de l’intérêt général. Celui qui doit incarner cette parole, c’est celui qui a été élu par les Français, qui est président et candidat, s’il le décide. La logique, c’est qu’il soit candidat puisqu’il est président” déclare Manuel Valls ce dimanche 3 avril dans un entretien au Journal du Dimanche.
Son entourage prête à François Hollande l’intention “d’être plus à l’offensive”. Il participera à une grande émission en prime time le 14 avril sur France 2.
Proche du président, Stéphane Le Foll a par ailleurs pris les choses en main. Le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement va publier un texte et organiser une réunion publique fin avril, afin de remettre la gauche en ordre de bataille à un an de la présidentielle. Le texte, intitulé “Et oh la gauche”, et la réunion, qui devrait réunir “quelques centaines de personnes” à Paris, ont pour objectif de remobiliser les électeurs de gauche, en mettant en lumière ce qui a été fait durant le quinquennat. Néanmoins, au Figaro l’entourage de Stéphane Le Foll tient à mettre les points sur les i, assurant que ce dernier n’a pas repris son poste de directeur de campagne de François Hollande.
– Un premier “séminaire” de campagne –
Pourtant, il semblerait bien que ce dernier se prépare à une entrée en campagne. Selon le JDD, le chef de l’État a réuni samedi après-midi 2 avril une première réunion de campagne, un “séminaire”, pour la prochaine présidentielle. Parmi les conviés, les deux ministres Ségolène Royal et Emmanuel Macron, le numéro 2 du PS Guillaume Bachelay, le conseiller régional Julien Dray, son conseiller politique Vincent Feltesse et son chargé de communication Gaspard Gantzer, les communicants Philippe Grangeon et Robert Zarader, le sondeur Brice Teinturier et l’ancien ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant.
L’hebdomadaire souligne que les “Hollandais historiques brillent par leur absence”, tout comme les provinciaux. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir. “Il n’a plus d’antenne, il est coupé du monde. S’il lisait la presse régionale, il saurait que les élus de province existent. Si c’est ça l’équipe de campagne, des gens coupés du réel, ça promet”, déplorait un élu non parisien.