L’échec du lancement de satellites Galileo est lié “à un problème de production, pas de conception” et les deux satellites ne sont pas récupérables, selon Jean-Yves Le Gall, coordinateur interministériel pour la France du programme Galileo.
“Ce n’est (…
pas un problème de conception mais de production ou de non-conformité”, a affirmé M. Le Gall, également président du Centre national d’études spatiales (CNES), dans un entretien jeudi à L’Usine Nouvelle.
Interrogé sur la possibilité de récupérer les satellites, il a répondu par la négative, expliquant que “leur orbite n’est pas circulaire comme elle aurait dû l’être et par ailleurs, ils ne sont pas sur le bon plan orbital. Ils ne peuvent donc pas assurer la mission Galileo.”
“Ils seront toutefois utiles pour effectuer tous les tests en orbite et valider leur fonctionnement”, a-t-il néanmoins souligné, jugeant que les conséquences de cet échec devraient être “limitées”.
“Si l’origine du dysfonctionnement est rapidement identifiée et corrigée, la reprise des vols sera rapide et le retard peu significatif”, a-t-il estimé, jugeant que “l’impact pourra être absorbé sur une période de deux ans”.
“Le coût global de cette opération, lancement et satellites compris, est estimé à environ 150 millions d’euros”, a-t-il relevé.
Lancés le 23 août dernier, les deux satellites Galileo, Sat-5 et Sat-6, n’ont pas atteint l’orbite circulaire prévue à quelque 23.000 km d’altitude mais une orbite elliptique vers 17.000 km.
Une commission d’enquête indépendante a été mise en place lundi pour faire la lumière sur cette échec.
Pour M. Le Gall, “ce qui est le plus probable, c’est que le dysfonctionnement se situe au niveau du quatrième étage du Soyouz, l’étage supérieur Fregat, qui place les satellites sur leur orbite définitive après deux impulsions consécutives.”
“Pour une raison encore inconnue, la deuxième impulsion n’a pas été donnée dans la bonne direction”, a-t-il expliqué.
“Clairement, Soyouz n’est pas directement concerné par cet échec. C’est uniquement l’étage supérieur Fregat qui est concerné. Ce module résulte d’un co-développement entre Russes et Européens que nous avons mené à la fin des années 90″ et qui “a fonctionné sans échec plus d’une quarantaine de fois”, a-t-il noté.
“Est-ce que c’est lié à un élément mal programmé ou un équipement défectueux ? La commission d’enquête devra le dire”, a-t-il conclu.