Le ministre de l’Economie a irrité beaucoup de ses collègues au gouvernement avec la création de mouvement “En marche”.
“La gauche aujourd’hui ne me satisfait pas”. Au centre de l’attention des médias depuis la création de son mouvement “En marche”, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a donné ses raisons, lors d’une interview qui sera diffusée dimanche 24 avril sur Arte.
“Moi je ne mens pas aux gens, je dis ce que je pense, je le dis depuis le début. Je suis de gauche, c’est mon histoire. Mais la gauche aujourd’hui ne me satisfait pas”, a déclaré Emmanuel Macron qui, depuis le lancement de son mouvement le 13 avril, concentre l’attention des médias et suscite la controverse à gauche.
– “Clivage” entre progressistes et conservateurs –
“A mes yeux, le vrai clivage dans notre pays (… est entre progressistes et conservateurs, c’est ce clivage que je veux rebâtir maintenant et je ne veux pas attendre 2017″ pour cela, a-t-il ajouté. “Je veux pouvoir construire une action commune avec toutes les bonnes volontés qui croient à ce progressisme pour le pays”, a conclu le ministre.
Cette sortie intervient au terme d’une intense semaine médiatique pour le ministre de l’Économie, qu’un sondage Vivavoice pour Libération a érigé en candidat de gauche préféré des Français et qui a semblé voler la vedette à François Hollande lors d’une visite d’entreprise jeudi à Chartres.
Alors que le chef de l’État l’avait publiquement recadré la semaine précédente (“il sait ce qu’il me doit”, avait-il déclaré sur France 2), M. Macron a également, dans un entretien publié vendredi par les quotidiens du groupe Ebra, estimé qu’un ministre n’était pas “l’obligé” du président de la République, s’attirant en retour des réactions courroucées à gauche et jusque dans les rangs du gouvernement.
Vendredi, en déplacement à Varsovie, le ministre de l’Économie avait cependant protesté de sa loyauté à l’égard de François Hollande, demandant à ce “qu’on ne (l)’utilise pas” pour “attaquer” le chef de l’État.
Macron, ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée, a été nommé à Bercy en juin 2014 en remplacement d’Arnaud Montebourg. Il a lancé le 6 avril à Amiens, sa ville natale, le mouvement “En Marche” qui, a-t-il alors expliqué, ne sera “pas à droite, pas à gauche”.