Un militant du réseau No Borders âgé de 20 ans a été interpellé et placé en garde à vue à Calais, à la suite des heurts ayant opposé en début de semaine migrants et forces de l’ordre, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer.
Interpellé jeudi, ce militant français est soupçonné de “provocation à la rébellion suivie des faits contre l’autorité ou la population”, a indiqué à l’AFP le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi, confirmant une information d’Europe 1.
Sa garde à vue était toujours en cours vendredi matin.
Trois nuits consécutives de heurts de dimanche à mardi entre migrants et forces de l’ordre, aux abord de la “Jungle” où s’entassent environ 4.500 personnes, ont fait une vingtaine de blessés très légers parmi les policiers.
Selon le ministère de l’Intérieur, des militants No Borders étaient présents parmi les manifestants lors de ces affrontements et ont “poussé les migrants à l’émeute”.
Des accusations jugées comme “infondées” et “ridicules” par le réseau No Border. Il s’agit d’une “tentative de criminaliser le mouvement” et de “décharger ceux qui sont responsables de cette situation : à savoir les gouvernements britannique et français, qui mènent une guerre contre les personnes sans défense tentant juste de sauver leurs vies”, a estimé le collectif.
Le réseau transnational No Borders réclame l’abolition des frontières et la libre circulation des personnes et n’a jamais caché qu’il assurait une présence militante auprès des migrants de Calais – depuis 2009 selon ses militants – auxquels il apporte un soutien inconditionnel dans leur projet de rejoindre la Grande-Bretagne.
La préfecture du Pas-de-Calais a estimé jeudi à entre “40 et 50″ le nombre de No Borders dans la “Jungle” à Calais “un jour ordinaire de semaine”, un chiffre qui pouvait “doubler le week-end”. De leur côté, les No Borders assurent être “beaucoup moins de 50 militants à Calais”.