Le gouvernement indien a promis d’améliorer l’indemnisation des victimes de la catastrophe de l’usine de Bhopal (nord), à l’occasion du 30è anniversaire de la tragédie, a annoncé samedi Amnesty International, qui salue une “victoire majeure”.
La promesse en a été faite vendredi soir par le ministre indien des Produits chimiques et Engrais, Ananth Kumar, aux manifestants qui réclamaient une meilleure indemnisation pour les victimes, a précisé Amnesty dans un communiqué.
La fuite de gaz dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984 a fait, selon les chiffres officiels, 3.500 morts. Mais selon le Conseil indien sur la recherche médicale (ICMR), entre 8.000 et 10.000 personnes sont mortes au cours des trois premiers jours et des centaines de milliers de personnes ont été affectées par la suite.
Quelque 40 tonnes de gaz toxique s’étaient échappées de l’usine du groupe Union Carbide.
Pour Amnesty, cet engagement du gouvernement indien représente une “victoire majeure” pour les survivants, dont certains avaient entamé une grève de la faim lundi pour attirer l’attention du Premier ministre, Narendra Modi, sur leur calvaire.
“Le gouvernement indien a accepté d’augmenter la demande d’indemnisation d’Union Carbide à propos de la fuite de gaz de 1984 (…
qui a empoisonné plus d’un demi-million de personnes,” se félicite Amnesty, qui n’a pas donné de précision sur le montant de l’indemnisation.
Selon l’ONG, “le gouvernement a promis de réviser le nombre de décès et blessés pour lesquels il a demandé compensation”. Il a également assuré que “les survivants qui n’ont jamais reçu aucune indemnisation allaient recevoir les paiements auxquels ils peuvent prétendre”.
Amnesty, qui a salué une “évolution importante”, a appelé le Premier ministre Narendra Modi à “s’assurer que la promesse du gouvernement sera honorée”.
Le gouvernement a introduit une requête en 2012 auprès de la Cour suprême pour obtenir une meilleure indemnisation d’Union Carbide, repris par Dow Chemical après la tragédie. L’accord signé par le gouvernement en 1989 s’est conclu par le versement de 470 millions de dollars d’indemnisation, en échange de l’abandon de poursuites pénales.
La multinationale américaine Dow Chemical estime que les responsabilités ont été effacées depuis cet accord et qu’il est désormais de la responsabilité de l’Etat indien d’assumer les coûts supplémentaires en matière de santé et de nettoyage du site.