Arrivé avec des envies de médaille d’or pour ces Mondiaux russes, Loïc Korval n’a pas réussi son pari, et termine même sa journée de mardi sur une note amère, avec une défaite dans la petite finale. De son côté Priscilla Gneto a été éliminée dès les huitièmes de finale. La marche était peut-être trop haute. Si Loïc Korval avait annoncé qu’il venait pour remporter la médaille d’or des championnats du monde, il ne repartira de Russie qu’avec une médaille en chocolat, au contraire de 2010, lorsqu’il avait glané le bronze lors des Mondiaux de Tokyo. Un finish qui ne satisfera sûrement pas le champion d’Europe en titre, malgré une saison démarrée au fond du trou. Pour comprendre cette déception, il faut évoquer le caractère bien trempé du jeune homme, fan des effets d’annonce. “Un athlète qui n’a pas l’arrogance de dire qu’il est le meilleur n’est pas un champion. Pour moi, il est inconcevable de perdre. Hors de question de dire que quelqu’un est plus fort que moi. J’ai un parcours et une personnalité tellement atypiques que ça fait parfois grincer des dents. Surtout en France. Mais je ne me complais pas dans un moule”, explique Korval, sur le site du Monde. Un caractère qui lui a valu des nombreux renvois dans les différents “pôles France” qu’il a fréquentés.
“Comme si je connaissais déjà la fin…”
Des écarts qui, alliés à un dos récalcitrant, n’ont donc offert au Guadeloupéen qu’une seule médaille internationale avant octobre 2013, lorsqu’il fut obligé de participer aux championnats de France de 2e division pour se relancer. Un mois plus tard, il est champion de France de 1ère division, et enchaîne un peu plus tard avec un titre européen à Montpellier, où son discours détonne. Celui qui voit Mohamed Ali, Malcolm X, Mike Tyson, Nelson Mandela ou encore Barack Obama comme des personnalités ayant une destinée commune à la sienne, annonce alors son futur titre mondial. “C’est bête, mais c’est comme si je connaissais déjà la fin”, lance-t-il notamment. Au final, Loïc Korval, impressionnant en matinée, est tombé sur un os en demi-finales, en la personne du Japonais Masashi Ebinuma, double-champion du monde en titre. Pénalisé à deux reprises, le Français a dû rendre les armes… pour ne pas réussir à se remobiliser face au Russe Kamal Khan-Magomedov, et décrocher la médaille de bronze. Aussi sûr de lui qu’il est, le turbulent et sur de lui judoka a peut-être encore besoin d’un peu de temps pour apprendre…