Ce sont les conclusions d’une étude publiée ce lundi dans la revue britannique Nature Geoscience.
Voilà plusieurs jours que la Nasa, l’agence spatiale américaine faisait monter la mayonnaise. «Un mystère de Mars résolu ?», tweetait son (efficace) service de communication la semaine dernière. Ce week-end, c’est carrément «une découverte scientifique majeure» qu’il faisait miroiter. Et il y a effectivement de quoi s’enthousiasmer : de l’eau liquide a coulé et coule toujours, aujourd’hui, sur Mars.
Ce sont les conclusions d’une étude publiée aujourd’hui dans la revue britannique Nature Geoscience, par le chercheur américain Lujendra Ojha. Son équipe travaille depuis longtemps sur les images haute définition du satellite Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), qui survole la planète rouge depuis 2006. Elle y a remarqué de drôles de marbrures noires apparaissant et disparaissant périodiquement au cours des saisons martiennes. Quand il fait froid, ces lignes sont étroites et longues de moins de 5 mètres. Quand la température remonte (jusqu’à 20 degrés Celsius environ), elles épaississent et s’allongent.

Lujendra Ojha et ses collègues pensaient que durant la saison douce, de l’eau liquide coulait le long des dunes martiennes, chargée de perchlorate, du sel, qui laissait ces traces noires à la surface. Leur étude publiée aujourd’hui veut apporter la preuve que cette hypothèse était la bonne. Grâce au spectromètre de l’appareil photo sur le satellite MRO, ils ont analysé la composition des minéraux martiens dans différentes longueurs d’ondes, et confirmé la présence de sels dilués dans l’eau. «Cela nous indique que l’eau joue un rôle majeur dans le mécanisme de formation» de ces dunes, explique Ojha.
Les spécialistes de Mars ont déjà prouvé que la planète était couverte de fleuves et de lacs il y a des millions d’années, et se doutaient que des molécules d’eau liquide pourraient toujours se trouver à la surface. Mais cette fois, c’est sûr et certain.