Les Bleus ont fait naître l’espoir d’un sacre à domicile chez leurs supporters. Petit bilan de cette Coupe du monde 2014 en Espagne particulièrement prometteuse.
On attendait une équipe de France moribonde et résignée car orpheline de Tony Parker durant cette Coupe du monde 2014 en Espagne. Force est de constater que la qualité du basket français ne repose pas uniquement sur les épaules du meneur des San Antonio Spurs. Si on peut évidemment se demander ce qu’il serait advenu en sa présence, le bilan de ce tournoi achevé par une médaille de bronze samedi après une victoire face à la Lituanie est très positif. On vous explique pourquoi il y a de quoi être optimiste à un an de l’Euro 2015 en France.
Nicolas Batum s’est lâché
Depuis ses débuts en équipe de France et son arrivée en NBA, Nicolas Batum porte un fardeau. Celui d’être unanimement considéré comme le plus gros talent du basket français depuis Tony Parker et Boris Diaw. Extrêmement complet et considéré comme indispensable par son coach à Portland Terry Stotts, “Batman” a en revanche été critiqué pour ses prestations plus discrètes sous le maillot bleu ces dernières années. Sans Tony Parker, tout le monde ou presque s’attendait à ce que le joueur de 25 ans prenne du galon et franchisse un palier en terre espagnole, particulièrement sur le plan offensif. En phase de poules comme contre la Croatie et l’Espagne, l’ancien Manceau a été satisfaisant dans l’implication défensive et au niveau du leadership. Mais c’est véritablement face à la Serbie et la Lituanie que le déclic s’est produit. Son festival (35 points) contre les futurs finalistes et son sang froid non moins décisif samedi (27 points) ont marqué les esprits et permis de voir Nicolas Batum sous un nouveau jour. En pleine confiance, on ne l’imagine plus refuser des shoots ou rester dans l’ombre de “TP” et “Babac”. Il ne représente plus l’avenir, mais le présent.
Les jeunes se sont révélés
On avait un peu peur que les éléments peu expérimentés que Vincent Collet avait été presque été contraint d’appeler en raisons des défections successives ne soient trop tendres pour un tournoi d’une telle envergure. Joffrey Lauvergne (22 ans), Evan Fournier (21 ans), Rudy Gobert (22 ans), Thomas Heurtel (25 ans) et Edwin Jackson (25 ans) ont fait taire les sceptiques. Dans des rôles différents, les quatre hommes ont épaté leur monde et joué tour à tour les bourreaux pour les adversaires des Bleus. Si Jackson a moins joué que ses camarades, l’arrière de l’Asvel n’a pas déçu lorsqu’il est entré en jeu, particulièrement à 3 points. Moins tranchant contre ses amis serbes (il a joué deux ans au Partizan Belgrade), Lauvergne a réalisé une compétition intense à un poste de pivot pas forcément naturel pour lui et aura été le meilleur rebondeur et le second marqueur tricolore durant deux semaines. Époustouflant face aux frères Gasol et à l’Espagne, Rudy Gobert a lui pris confiance en ses capacités et augmenté son agressivité, ce qui devrait lui offrir un temps de jeu bien supérieur dans l’Utah la saison prochaine. Idem pour Fournier, échangé à Orlando avant le Mondial, dont le culot et la hargne ont plu au staff français. Quant à Thomas Heurtel, ceux qui ne le connaissaient pas et pensaient qu’il souffrirait de la comparaison avec Parker ont déchanté et compris pourquoi le Biterrois, magique face à la Roja, a fini meilleur marqueur du championnat espagnol. Sauf surprise, on retrouvera ces cinq-là l’an prochain à l’Euro.
Vincent Collet fait partie du Gotha
Depuis sa prise de fonction en 2009, Vincent Collet n’a pas connu que des moments de bonheur. Même lorsque les Bleus ont réussi de beaux parcours, voire remporté une compétition (l’Euro 2013), le technicien de 51 ans a rarement reçu les louanges des observateurs, persuadé que Tony Parker et Boris Diaw coachaient en sous-main. La manière avec laquelle il a changé l’approche tactique de son équipe en fonction des absences et lui a insufflé un mental inouï est admirable. Serein, prolixe et pas langue de bois, celui qui coache également Strasbourg en Pro A a gagné ses galons de meilleur entraîneur de l’histoire des Bleus.