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A l’offensive sur l’immigration, Trump durcit le ton face au Mexique
26 January 2017
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Etats-Unis: Trump suggère d’annuler la rencontre prévue avec le président mexicain si ce dernier refuse de payer pour le mur à la frontière.
Déterminé à poursuivre son offensive contre l’immigration, le président américain Donald Trump a durci le ton face au Mexique jeudi en suggérant d’annuler la rencontre prévue avec son président si ce dernier refusait de payer pour le mur à la frontière.
Invoquant le “terrorisme” dans un monde devenu un “foutoir complet”, le nouveau président républicain devait par ailleurs signer prochainement une série de décrets suspendant l’entrée aux Etats-Unis de ressortissants de certains pays musulmans et l’admission de réfugiés.
Jeudi matin, il a opté pour une posture particulièrement offensive: “Si le Mexique n’est pas prêt à payer le mur, qui est vraiment nécessaire, ce serait mieux d’annuler la rencontre à venir”, a-t-il lancé sur Twitter, évoquant le tête-à-tête prévu dans cinq jours à la Maison Blanche.
Donald Trump a signé mercredi un décret donnant le coup d’envoi, largement symbolique à ce stade, à ce projet de construction d’un mur le long de l’immense frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, sa promesse de campagne la plus emblématique.
Sous la pression de l’opposition mexicaine qui l’a également exhorté à annuler son déplacement à Washington, le président mexicain Enrique Peña Nieto a indiqué qu’il attendrait le retour d’une délégation de haut niveau à Washington avant de prendre une décision.
“Je regrette et condamne la décision des Etats-Unis de continuer la construction du mur qui, depuis des années, au lieu de nous unir, nous divise”, a-t-il déclaré dans un bref message vidéo diffusé mercredi soir sur son compte Twitter.
- ‘Vous êtes les bienvenus à Chicago’ -
Donald Trump a par ailleurs signé un autre décret mercredi pour appliquer plus sévèrement la législation sur l’immigration. Il prévoit de réduire les financements fédéraux de Washington pour les quelque 200 “villes sanctuaires” aux Etats-Unis qui accueillent depuis des décennies des immigrés clandestins.
Le président s’est attiré les foudres des maires démocrates de Los Angeles, New York ou Chicago. Ce dernier, Rahm Emanuel, ancien secrétaire général de la Maison Blanche sous Barack Obama, a lancé: “Que vous soyez de Pologne, du Pakistan, de l’Inde, d’Irlande, d’Israël, du Mexique ou de Moldavie, vous êtes les bienvenus à Chicago”.
Après le lancement du projet de mur, dont le financement et le calendrier posent encore d’innombrables questions, Donald Trump pourrait signer un autre décret, cette fin de semaine, qui bloquerait pendant un mois l’arrivée en Amérique de ressortissants de sept pays musulmans: Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.
Ce projet de décret présidentiel, que le quotidien Washington Post a publié mercredi, est intitulé “Protéger la nation d’attaques terroristes par des étrangers” et prévoit également l’arrêt complet pendant quatre mois du programme américain d’admission de réfugiés de pays en guerre.
Les Syriens, qui ont fui par millions le conflit dans leur pays, et dont seulement 10.000 ont été acceptés aux Etats-Unis en 2016, seraient, eux, définitivement interdits d’entrer.
Le nouveau président américain, élu sur des slogans de campagne isolationnistes et de lutte contre le “terrorisme islamique radical”, veut diviser par deux le nombre de réfugiés accueillis en 2017, selon ce projet de décret.
L’administration de Barack Obama s’était donnée l’objectif de plus de 100.000 réfugiés acceptés cette année. L’administration Trump en viserait dorénavant seulement 50.000, toutes nationalités confondues.
- ‘Un monde en colère’ -
Le nouvel occupant de la Maison Blanche a défendu ces mesures, affirmant mercredi soir sur ABC qu’il fallait agir dans “un monde en colère”.
“Ce n’est pas une interdiction contre les musulmans mais cela concerne des pays qui ont beaucoup de terrorisme”, a affirmé le milliardaire.
Avant même que le décret ne soit officiellement signé, il a été dénoncé par des groupes de défense des droits de l’homme.
“Tourner le dos à des réfugiés vulnérables ne va pas protéger les Etats-Unis”, a condamné l’ancien patron du centre national du contre-terrorisme, Michael Olsen, aujourd’hui membre de l’association Human Rights First. Au contraire, “cela va nourrir le récit mensonger de (l’organisation jihadiste) Etat islamique pour qui nous sommes en guerre contre les musulmans et non contre les groupes terroristes”, a-t-il tonné.
Aux yeux aussi de l’ancien ambassadeur américain en Irak et en Syrie, Ryan Crocker, “interdire l’admission de réfugiés syriens va à l’encontre des valeurs de l’Amérique et sape son leadership”.
Mais le président Obama ne s’était pas montré particulièrement généreux envers ceux qui fuient la guerre en Syrie, Washington n’ayant accueilli que 18.000 Syriens depuis 2011.
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