Dans un climat tendu, les syndicats et organisations de la jeunesse (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail, ce jeudi 23 juin. Après avoir interdit dans un premier temps le rassemblement à Paris, la préfecture de police a finalement autorisé la manifestation sur un parcours restreint.
Les participants ont entamé le défilé parisien, en partant de la place Bastille vers 14 heures 30. Le parcours des manifestants, d’1,6 kilomètre passe par le boulevard Bourdon, Pont Morland, boulevard de la Bastille et la rue de Lyon.
Sécurité renforcée
Mercredi, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve a appelé les organisations à la responsabilité, dans un contexte où la menace terroriste est à son maximum et alors que l’Euro 2016 de football bat son plein. “Aucun débordement, aucune violence, ne sera toléré”, a-t-il fait valoir, rappelant que le 14 juin dernier, 28 policiers ont été blessés et que de nombreuses dégradations de mobilier urbain, de bâtiments, de commerces ont été recensées.
La préfecture de police a déployé plus de 2.000 membres des forces de l’ordre et a procédé à l’installation de grilles autour de la place de la Bastille. Avant même le début de la manifestation, 18 personnes contrôlées avec “du matériel interdit” ont été interpellées, a indiqué la préfecture auprès de l’agence Reuters.
Les syndicats ont eux aussi promis de faire preuve de vigilance. Le leader de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a assuré ce matin sur ‘Europe 1′ que son syndicat, ainsi que la CGT “avaient renforcé les services d’ordre”…
Plusieurs actions
L’appel à manifester est national. En région, des opérations étaient en cours dès de matin, comme à Bandol dans le Var. Les organisations syndicales laissent passer gratuitement les automobilistes au péage, rapporte Var Matin. Au Havre, l’intersyndicale était présente sur le pont de Normandie, là encore pour laisser les conducteurs passer sans payer, rapporte le site ‘Normandie-Actu’.
A Marseille, 2.840 personnes ont manifesté jeudi matin selon la police, 45.000 selon les organisateurs. A Toulouse, elles étaient entre 3.500 et 12.000, soit environ deux fois moins que lors de la précédente journée d’action, le 14 juin, ajoute Reuters.
Réouverture des négociations
Les syndicats ne comptent pas relâcher la pression. “On veut rediscuter certains points comme l’inversion de la hiérarchie des normes”, a rappelé ce matin Jean-Claude Mailly. “On demande au gouvernement d’accepter un vrai dialogue”, a-t-il ajouté. “Ce conflit devrait être fini depuis longtemps (…
le Premier ministre, Manuel Valls, est responsable de cette situation”, estime-t-il.
Une autre manifestation est déjà prévue le 28 juin prochain. “D’autres choses seront prévues en septembre, si le gouvernement décide encore de recourir au 49-3″, lors de la deuxième lecture à l’Assemblée nationale, a prévenu Jean-Claude Mailly. Le texte est actuellement en cours d’examen au Sénat. Il doit revenir courant juillet devant les députés. Les syndicats espèrent que le dialogue sera rouvert d’ici là, afin que le texte soit cette fois voté par l’Assemblée et ne passe pas en force…