Le leader de la CGT Philippe Martinez a annoncé dimanche le maintien des journées de mobilisation des 23 et 28 juin prochains, répondant à Manuel Valls, qui estime que les opposants à la loi Travail devraient annuler les manifestations compte tenu du contexte actuel.
C’est un message de fermeté que le leader de la CGT a envoyé à Manuel Valls ce dimanche 19 juin lors du Grand rendez-vous Europe1/Le Monde/iTELE.
Alors que le Premier ministre a déclaré dans un entretien au JDD qu’il souhaitait que la manifestation contre la loi Travail du jeudi 23 juin soit annulée compte tenu de la situation actuelle – notamment l’assassinat du couple de policiers -, Philippe Martinez a au contraire annoncé le maintien des mobilisations.
“On maintient les journées d’action du 23 et du 28 juin, nous prolongeons la votation citoyenne dans les entreprises”, a-t-il dit, estimant qu’il revenait au gouvernement de “donner des signes d’une volonté de sortie de crise”.
“C’est au gouvernement de donner des signes d’une volonté de sortie de crise (…
Il y a quatre mois que le problème est posé et quatre mois que le gouvernement refuse toute discussion et toute proposition des sept organisations syndicales dans ce conflit”, a encore déclaré Philippe Martinez.
“C’est bien le gouvernement qui refuse tout dialogue”, a-t-il ajouté.
ANNULER LES MANIFESTATIONS, “DU BON SENS” POUR MANUEL VALLS
Interrogé dans le Journal du Dimanche pour savoir si les nouvelles manifestations prévues jeudi contre le projet de loi seront interdites, le Premier ministre a jugé que “compte tenu de la situation, des violences qui ont eu lieu, de l’attentat odieux contre le couple de policiers mais aussi de la tenue de l’Euro, les organisateurs devraient annuler eux-mêmes ces rassemblements”.
“C’est du bon sens !”, a estimé Manuel Valls qui réaffirme que “si les organisateurs ne veulent pas prendre leurs responsabilités, se désolidariser clairement des violences, si nous constatons que ces manifestations font peser de nouveau un danger pour les forces de l’ordre et les biens publics, alors le gouvernement prendra ses responsabilités”.
Au sujet des violences en marge des manifestations, Philippe Martinez s’est interrogé sur les “ordres donnés” aux forces de l’ordre.
“Oui, il y a un problème avec la violence, les policiers font du bon travail, ont beaucoup de travail, le problème qu’on dénonce ce sont les ordres qui leur sont donnés de non-intervention vis-à-vis des casseurs. On veut faire porter au mouvement social les problèmes en dehors des manifestations”, a-t-il dit. “Pourquoi ces casseurs continuent à casser ? “, s’est-il interrogé.
“Toutes les violences se font en dehors des cortèges syndicaux. La question que nous posons c’est pourquoi ça continue? Qui donne des ordres ? Ça ne peut se passer qu’au niveau du préfet ou du ministre de l’Intérieur”, a-t-il insisté, en rappelant que la protection de la sécurité à l’extérieur des cortèges relevait de la police et que les manifestations étaient autorisées par les préfectures de police.