Les 28 ont adopté un nouveau paquet de sanctions économiques contre Moscou. En Ukraine, le cessez-le-feu reste fragile, alors qu’un incident a été enregistré à la frontière russo-estonienne.
Malgré le cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, l’Union européenne a, vendredi soir, renforcé ses sanctions contre la Russie. Dans une lettre aux chefs d’Etats et de gouvernements, le président du conseil européen Herman van Rompuy et le président de la Commission José Maria Barroso ont indiqué que les 28 pays sont parvenus à un « accord de principe » sur un « nouveau paquet de mesures restrictives » contre Moscou.
Sanctions
Ces mesures restreindront l’accès de la Russie au marché des capitaux, de la défense et des technologies « sensibles. » Une nouvelle liste de personnes – leaders de la république autoproclamée du Donbass, de la Crimée et personnalités russes – déclarées non grata dans l’UE est également proposée. La Russie a déjà prévenu qu’elle réagirait à ces nouvelles sanctions. Moscou a déjà décidé d’un embargo sur les produits agro-alimentaires venant de l’UE.
Un cessez-le-feu fragile
Sur le terrain, dans l’est ukrainien, le cessez-le-feu sur lequel le groupe de contact composé des autorités de Kiev, des représentants des groupes rebelles, de la Russie et de l’OSCE se sont mis d’accord vendredi à Minsk, semblait tenir samedi matin. Vers 11 heures, cependant, Kiev a accusé les rebelles d’avoir violé ce cessez-le-feu. La tension entre la Russie et l’OTAN demeure cependant vive. L’alliance atlantique a décidé vendredi de la mise en place d’une force de réaction très rapide capable d’être déployée en quelques jours, ce qui a fortement irrité Vladimir Poutine. « C’est modification significative de la situation politique dans la région », a indiqué le représentant russe à l’OTAN.
Incident de frontière en Estonie
Parallèlement, un incident aurait eu lieu à la frontière russo-estonienne, deux jours après la visite du président américain dans le plus petit des Etats baltes. Un officier des services de sécurité estonien aurait en effet été retenu par les autorités russes. Tallinn affirme qu’il a été enlevé en territoire estonien, puis emmené de force en Russie. Les services de sécurité russes, le FSB, évoquent, eux, une opération de « contre-espionnage » et indiquent qu’il n’y a pas eu de violation de l’intégrité territoriale estonienne. L’Estonie, membre de l’UE, de l’OTAN et de la zone euro, est peuplée d’1,3 million d’habitant, dont 350.000 Russes principalement basés près de la frontière de la fédération de Russie. Vendredi, Barack Obama avait assuré de « l’engagement des Etats-Unis dans la défense de la sécurité de l’Estonie. »