Un magistrat de 64 ans, exerçant ses fonctions à Nîmes, a été mis à la retraite d’office par le ministre de la Justice. La raison : il avait tenté l’été dernier de voler 20 euros dans le bureau d’un confrère.
L’enquête de la PJ a fini par le démasquer.
Europe 1 pose LA question : “Qu’est-ce qui a bien pu passer dans la tête de cet avocat général, l’été dernier, pour profiter de l’absence de son collègue, retenu en salle d’audience, et aller fouiner dans son portefeuille ?”.
Et la réponse n’est pas claire. D’après le magistrat, qui est depuis cette semaine officiellement à la retraite après la publication au Journal officiel du décret, il a tenté de dérober ces 20 euros pour se payer un sandwich avant de renoncer à son larcin.
Néanmoins, il s’était tout de même introduit dans le bureau de son collègue, qui en y retournant avait trouvé sa sacoche et son portefeuille déplacés. Didier Durand a été confondu par les bandes de vidéosurveillance et les relevés d’empreintes, effectuées par la brigade financière de la PJ de Nîmes saisie après plainte de la victime.
Dans un premier temps, Didier Durand nie et tente de faire accuser des greffiers. Une attitude qui semble aujourd’hui la principale cause de cette sanction. “L’an dernier, la ministre de la Justice avait décidé de suspendre le magistrat de ses fonctions en attendant que le CSM ne se prononce”, précise un juge à Midi Libre. “Quand on exerce les fonctions de magistrat, l’honnêteté est primordiale”, ajoute-t-on à la cour. Sa hiérarchie a parlé de “faits ‘contraires à l’honneur et à la dignité’ ainsi qu’un ‘manquement au devoir de probité'”, rapporte pour sa part Europe 1.
D’après les informations de Midi Libre, “le dossier pénal devrait donner lieu à un classement sans suite, au vu de la sanction disciplinaire”. Le décret, signé par le président de la République, et décidé par Jean-Jacques Urvoas dispose donc que Didier Durand est “radié des cadres de la magistrature à compter du 29 juillet”. Ce dernier peut encore contester cette sanction devant le Conseil d’État.