Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a rejeté l’idée d’une nouvelle réforme du marché du travail, que souhaiterait le Premier ministre Manuel Valls, estimant que la précédente réforme de 2013 permet “plus de dialogue et d’anticipation”.
“Il faut qu’on continue de creuser sur la précarité et la dualité du marché du travail. Mais, il faut un peu de constance aussi ! On ne va pas, tous les deux ans, refaire une nouvelle réforme du marché du travail”, a affirmé le secrétaire général de la CFDT dans une interview au Monde daté de samedi.
Un plus grand assouplissement du marché du travail et un contrat de travail unique, au lieu des différents contrats CDI, CDD etc., sont proposés notamment par le nouveau prix Nobel d’économie français Jean Tirole, une idée jugée “intéressante” par le Premier ministre Manuel Valls partisan de “libérer le marché du travail”.
Pour M. Berger, “il faut arrêter à chaque fois qu’on a un problème de performance économique de se retourner vers le marché du travail. Soyons sérieux : la réforme du marché du travail de 2013″ que la CFDT avait signée “permet plus de dialogue social, plus d’anticipation”.
Par ailleurs, le leader de la CFDT a estimé que “la politique de réduction des déficits publics ne doit pas se faire en aveugle, à partir d’une seule logique comptable et chiffrée”. “Dans les collectivités locales, la baisse des dotations a un impact sur l’investissement”.
Selon lui, “la logique de réduction de la dette ne doit empiéter ni sur les politiques de solidarité, “ni sur la qualité des services publics, ni sur la capacité d’investissement dans l’avenir”.
M. Berger a, en outre, appelé le Medef à être “républicain”, alors que son président Pierre Gattaz demandait l’abrogation des décrets pénibilité et d’une disposition de la loi Hamon sur l’économie sociale et solidaire. “Quand il y a une loi, elle s’applique” et “le patronat ne doit pas rêver, le compte pénibilité sera mis en œuvre”, a-t-il lancé.
Si le patronat “choisit la surenchère et le lobbying, on entrera dans une logique d’affrontement qui n’est souhaitable pour personne”, a-t-il prévenu.
Pour le numéro un de la CFDT, il faut que la négociation patronat-syndicats sur le dialogue social “aboutisse”. “Ce serait dramatique que le patronat ne joue pas le jeu, mais ce n’est pas exclu”, a-t-il dit. La deuxième séance de cette négociation est prévue jeudi prochain.