Présidentielle: Mélenchon estime que la France est “capable” de faire reculer le nucléaire “en moins de trois ans”.
Le candidat de la France insoumise à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, favorable à une sortie du nucléaire d’ici 2050, a estimé dimanche que la France était “capable” de faire reculer le nucléaire “en moins de trois ans”.
“Ce pays a été capable de monter le nucléaire en dix ans. Il est capable d’en changer en moins de trois ans”, a déclaré M. Mélenchon dans l’émission “Question politique” France Inter/France Info/Le Monde.
Interpellé sur un savoir technologique encore insuffisant en matière d’énergies renouvelables, il a répondu: “mais si, allons, bien sûr que si. Entre la géothermie, les éoliennes et les hydroliennes, il y a largement de quoi compenser la production” qui ne serait plus fournie par des centrales nucléaires.
Plus concrètement, le député européen a prévenu que s’il était élu, “le défi (…
, ce serait les deux premières années d’arriver à remplacer une ou deux centrales nucléaires en production, soit par des champs d’éoliennes en mer, soit par des champs d’éoliennes à terre, soit par de la géothermie, soit par des hydroliennes que l’on mettrait non seulement dans la mer mais aussi dans les fleuves”.
Assurant qu’il ne “jette pas la pierre à ceux qui ont inventé tout ça et qui l’ont fait fonctionner pendant 40 ans sans accident majeur pour le pays”, le candidat a rappelé que “maintenant, depuis Fukushima, nous savons à quel point tout ça est dangereux, depuis qu’il y a le changement climatique, que nous savons que la mer monte et que les vents sont plus puissants”.
Il a cité la centrale de Blaye, en Gironde: “la dernière fois, elle s’est trouvée avec des creux de sept mètres et un vent de 140 km/h. Elle a été sauvée par un ingénieur qui a eu l’intelligence de dire: +il faut arrêter tout, ça va mal tourner+”, a-t-il argumenté.
Regrettant que la France ait installé des réacteurs nucléaires “en amont du fleuve qui sert sa capitale”, au milieu des usines chimiques dans la Vallée du Rhône ou “sur des failles sismiques”, il a estimé que “nous ne sommes pas capables à l’heure où nous parlons de faire face à une catastrophe de cette nature si elle venait à advenir”.