L’écologiste Nicolas Hulot a annoncé mardi qu'”après mûre réflexion”, il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de 2017. “Tristes”, “déçus”, les écologistes doivent désormais se trouver un nouveau candidat. –
Conscient de l’attente et de l’espoir que certains ont placés en moi, je ne pouvais écarter d’un revers de main cette hypothèse.
Mais l’honnêteté m’oblige à ne pas nourrir plus longtemps une attente que je ne pourrai satisfaire”, écrit dans un communiqué celui qui avait tenté d’être le candidat écologiste en 2012. Nicolas Hulot avait été battu lors d’une primaire écologiste par l’ancienne magistrate Eva Joly. “Ce que je vois, c’est une société inquiète, fragmentée et désabusée par les crises qui la traversent et par l’absence de réponse politique. Mais ce que je vois aussi, c’est un élan pour inventer un monde meilleur, plus juste et solidaire”, poursuit l’ancien présentateur de l’émission “Ushuaïa”, âgé de 61 ans.
• “Je ne veux pas être l’homme providentiel”
Un appel en faveur de sa candidature avait pourtant recueilli en quelques semaines plusieurs dizaines de milliers de signatures. Des sondages le créditaient d’un score compris entre 9 et 11% au premier tour de la présidentielle.
Hulot entend “fédérer et réconcilier ces aspirations et ces porteurs de solutions autour d’un même projet pour la France”. “Ce que je ne peux pas, c’est endosser l’habit de l’homme providentiel et présidentiel. Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela”, estime l’ancien envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète. Il avait quitté ce poste en janvier après l’accord sur le climat signé à Paris fin 2015.
• Séisme chez les écologistes
Les réactions suite à cette annonce ont été légion. Beaucoup se désolent du côté des écologistes, de ce renoncement. L’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage estime que ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’écologie. Pour Daniel Cohn-Bendit, c’est “un problème”, car Nicolas Hulot était “rassembleur”. Une décision que déplore également l’écologiste Noël Mamère pour qui c’était “le mieux placé pour défendre notre projet de société”.
À Europe-Écologie-Les-Verts, cette annonce est ressentie comme une vraie douche froide, Nicolas Hulot incarnant pour une majorité des membres du parti un espoir de faire entendre la voix des écologistes à l’élection présidentielle de 2017. “Le pays a plus que jamais besoin d’une candidature qui agrège les énergies positives”, déplore le porte-parole du parti sur Twitter, tandis que Michèle Rivasi, députée européenne EELV salue son action tout en regrettant son départ. D’autres ont plus de ressentiments. C’est le cas d’Esther Benbassa, sénatrice EELV : “on lui demandait juste d’incarner l’écologie”, a-t-elle déploré sur le réseau social.
“Des qualités de présentateur télé”
Dans le reste de la classe politique, sauf du côté du parti socialiste, les réactions ne se sont pas fait attendre. “Il a des qualités de producteur télé, il a un engagement pour l’écologie, mais ça ne suffit pas pour faire un président de la République”, a déclaré l’ancien premier ministre François Fillon, sur RTL ce mercredi 6 juillet. Gérard Larcher, le président du Sénat, a estimé de son côté qu'”être une vedette médiatique ne suffit pas pour devenir président” sur l’antenne d’Europe 1. Enfin François Bayrou juge que ce renoncement est une bonne chose. Pour le patron du MoDem, invité de Sud Radio et Public Sénat, “la politique au niveau présidentiel exige d’avoir des gens qui renouvellent le système mais qui ont aussi suffisamment d’expérience et de maturité”. Ce que n’a pas, selon François Bayrou, Nicolas Hulot..