Depuis le 9 mars, les manifestations des opposants au projet de loi travail se multiplient pour en exiger le retrait. Quelques heurts ont éclaté ce jeudi près de Paris, à Nantes et à Rennes, entre manifestants et forces de l’ordre.
Déterminés à obtenir le retrait d’un projet de loi travail “inacceptable”, sept syndicats de salariés et d’étudiants défilent ce jeudi à Paris et en région pour la quatrième fois en deux mois.
“Gagner le retrait du projet de loi travail est possible”, affirme l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL), qui a appelé mercredi à “renforcer les mobilisations” à quelques jours du début du débat parlementaire, fixé au 3 mai.
– Des échauffourées près de Paris, à Nantes et à Rennes –
À Paris, la manifestation devait partir de Denfert-Rochereau à 14H00 en direction de la place de la Nation. Mais en banlieue parisienne, entre 60 et 100 jeunes, qualifiés d'”anarchistes” par la police, se sont regroupés vers 06H30 à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) pour tenter de bloquer le plus important port fluvial de la région. Ils ont incendié des pneus, avant de prendre le métro en direction de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), pour essayer cette fois de bloquer le dépôt de bus, selon la police.
C’est là qu’ont éclaté les échauffourées qui ont débouché sur deux gardes à vue, une pour violences et l’autre pour port d’un couteau, selon une source policière. Le groupe voulait se rendre vers Paris, mais la police, qui a effectué quelque 150 contrôles d’identité, a amené ses membres en bus dans un centre de traitement judiciaire parisien.
À Nantes, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont produits en fin de matinée, peu de temps après le départ du défilé, qui réunissait 8.000 à 9.000 personnes, selon la police, et plus de 20.000 selon l’intersyndicale. Alors que les policiers bloquaient les accès au centre-ville à l’aide d’un camion lanceur d’eau, un groupe de manifestants a lancé divers projectiles. Les autorités ont répliqué avec des grenades lacrymogènes. Le même scénario s’est déroulé à Rennes où une dizaine de jeunes ont été interpellés.
Par ailleurs, les préfectures font état d’une poignée de lycées bloqués, totalement ou partiellement, à travers le pays : cinq à Nantes, cinq dans l’académie d’Aix-Marseille, cinq à Lyon, et un à Strasbourg, où des blocages d’établissements étaient prévus à la mi-journée, pour “inciter” les jeunes à se joindre à la manifestation, selon Colin Jude, porte-parole du syndicat étudiants Unef dans le Bas-Rhin.
– Perturbations limitées dans les transports –
Outre les manifestations, des arrêts de travail sont aussi prévus dans les transports. Dans le ciel comme sur les rails, les perturbations devraient néanmoins être assez limitées. A Orly, 20% des vols devaient être annulés et, à Roissy, “il y aura très probablement des retards mais pas d’annulation de vols”, a indiqué l’aviation civile.
Concernant les transports publics franciliens, la RATP a fait savoir que le trafic serait normal sur les lignes de métro et du RER A, mais “perturbé” sur le RER B. De son côté, la SNCF, dont le trafic a été fortement perturbé par une grève unitaire mardi, a indiqué que “plus de 90% des trains rouler(aient) sur l’ensemble du pays” jeudi. La compagnie ferroviaire prévoit un trafic normal sur les lignes internationales, les TGV, ou encore les RER C et D en région parisienne.
– Nouvelles mobilisations à venir –
DIMANCHE 1ER MAI – Cetet journée de mobilisation ce jeudi 28 avril sera suivie d’un 1er mai également focalisé sur le projet de loi. Mot d’ordre: le retrait pur et simple d’une réforme perçue comme trop favorable aux employeurs, et facteur de précarité pour les salariés, notamment les jeunes.
MARDI 3 MAI – Le jour du débat parlementaire, les opposants au projet de loi entendent faire du 3 mai “un nouveau temps fort” pour leur demander de “rejeter” le texte de Myriam El Khomri. Et ils promettent d’autres rendez-vous si le projet n’est pas retiré.