Dans une lettre rendue publique le 23 février, Jean-Marie Le Pen a lancé un appel à “Madame la Présidente”, la pressant de rassembler le parti faute de quoi il agirait en dehors du Front National.
Jean-Marie Le Pen s’est adressé à sa fille dans une lettre ouverte dans laquelle il revient sur son éviction du Front National et menace d’agir en dehors du parti.
“Des demandes pressantes me conduisent à organiser, si possible à l’intérieur, ou en parallèle avec le Front National, un rassemblement des volontés patriotiques fidèles à la ligne politique d’un changement décisif”, écrit celui qui se présente comme le Président d’honneur du parti.
“Si notre démarche n’aboutit pas, conscients des terribles dangers qui menacent notre parti, nous ne baisserons pas les bras, et agirons alors et à regret en dehors du Front national”, avertit M. Le Pen en conclusion de son courrier.
– Recadrer et contenir les ambitions –
“Il faut refermer au plus tôt la faille ouverte qui, déjà, suscite les ambitions chez de potentiels candidats qui, par leur seule présence, menaceraient vos chances de figurer au second tour”, a affirmé Jean-Marie Le Pen avec en vue l’élection présidentielle de 2017.
“J’avais espéré que « le séminaire » marquerait une évolution vers l’unité. Las ! La montagne accouchait d’une souris, et quelques rats s’essayaient au grignotage : l’un voulait supprimer le nom Front National, l’autre le défilé du 1er mai…” détaille Jean-Marie Le Pen à propos du séminaire, qui a vu les dirigeants du FN se réunir à huis clos pendant deux jours et demi dans l’Essonne début février.
Une lettre aux couleurs de l’ultimatum
Le co-fondateur du parti s’attaque également à la stratégie de sa fille. “Votre retrait stratégique de l’espace médiatique risque d’être irréversible”, écrit-il.
Il est indispensable que le parti soit réuni, d’après Jean-Marie Le Pen, pour penser à une victoire en 2017. “Le sursaut de la France ne peut être espéré que de la victoire préalable du candidat national, et celle-ci exige une unité sans faille du Front National, fer de lance de la nécessaire majorité patriotique”, ajoute-t-il.
“Cette lettre est un dernier effort avant qu’il ne soit définitivement trop tard”, avertit Jean-Marie Le Pen.
Exclu de son parti fin août à la suite d’une crise de plusieurs mois, notamment pour ses propos réitérés sur les chambres à gaz, Jean-Marie Le Pen avait alors déjà beaucoup critiqué le Front national. Il n’avait pas pu se présenter pour l’élection régionale en PACA, mais avait cependant appelé à voter FN partout aux régionales.