Le groupe nucléaire français prévoit de supprimer 6000 emplois dans le monde, dont plus de la moitié dans l’hexagone.
Plusieurs syndicats d’Areva ont exprimé mercredi 21 octobre leurs craintes pour la sûreté des installations et les salariés, qui devront “assumer la même charge de travail”. Le groupe a annoncé mardi qu’il allait supprimer 2.700 emplois en France d’ici à 2017 dans le cadre d’un vaste plan de restructuration.
Le groupe a précisé que, compte tenu des départs déjà enregistrés depuis le début de l’année en dehors du plan, les 2.700 suppressions d’emplois à venir étaient “en ligne avec l’objectif de 3.000 à 4.000 départs” en France. Le groupe, qui emploie 44.000 salariés, doit supprimer au total 6.000 emplois dans le monde.
Elles se feront sur la base du volontariat, dans le cadre d’un accord officiellement signé lundi au niveau du groupe par quatre des cinq syndicats représentatifs (CFDT, CFE-CGC, FO et Unsa-Spaen).
“On a signé un accord pour éviter un plan social mais on va être très vigilant pour voir comment les usines vont tourner après les départs, ce qui nous inquiète c’est ceux qui vont rester en effectif moindre pour assumer la même charge de travail”, explique M. Toudret, en attente de “précisions sur les postes sensibles et critiques”.
Prenant l’exemple de l’usine de retraitement des déchets de La Hague, il anticipe “un vrai problème” pour honorer les contrats. “Il est hors de question pour nous que des mesures puissent mettre en cause la sécurité des salariés, de leur environnement et la sûreté des installations”, prévient également Philippe Launay chez FO. Il appelle la direction à réaliser parallèlement les embauches nécessaires. L’accord signé lundi sur les départs volontaires “permet des embauches contrairement à un plan social habituellement”, précise-t-il.
L’enjeu des négociations sur la restructuration, prévues jusqu’à mars 2016, sera de garantir “la pérennité de l’activité, le maintien d’un haut niveau de sûreté et d’améliorer les mesures d’accompagnement négociées”, estime le représentant FO.
Pierre-Emmanuel Joly de CGT, non signataire de l’accord, se dit quant à lui prêt à “démontrer la dangerosité du projet de la direction de supprimer autant de postes”. “Enlever 825 salariés sur 6.500 chez Areva NC (filiale spécialisée dans les combustibles), c’est du grand n’importe quoi, affirme-t-il, car leur activité est nécessaire à la sûreté et la sécurité des installations”.