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Nuit debout à Paris : «quiproquo» autour d’une marmite ou tour de vis des autorités ?
12 April 2016
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Après dix jours de débats sur la place de la République, les organisateurs de Nuit debout ont dû faire face à des forces de l’ordre bien plus intrusives lundi.
Depuis dix jours, les organisateurs de Nuit debout avaient commencé à prendre leurs marques sur la place de la République. Mais lundi soir, ils ont été confrontés à de nouveaux invités : les forces de l’ordre, en nombre très important, chargées d’empêcher toute installation permanente sur le parvis.
Première anicroche, vers 18 heures : un chariot rempli d’ustensiles de cuisine et d’ingrédients est coincé par un cordon de gendarmes mobiles. Une scène absurde débute. Les sacs sont fouillés pour vérifier qu’aucune bâche ne s’y cache, tandis que chacun tente de comprendre pourquoi ça coince. Vers 19 heures, nouvel attroupement devant une fourgonnette de CRS. Cette fois, c’est la séquestration d’une marmite qui crée un point de fixation. Les forces de l’ordre ne bronchent pas face aux quolibets de la foule : «La marmite avec nous», «Police partout, marmite nulle part», «Les poulets dans la marmite», «Rôtissons les poulets», ou plus simplement «Libérez la bouffe».
A quelques pas de là, l’assemblée générale du soir a débuté. Au micro, une personne annonce que les gens qui le souhaitent peuvent aller prêter main-forte à la «commission cantine» pour «établir un rapport de force». Plusieurs centaines de personnes se lèvent. En face, CRS et gendarmes mobiles sont pris de court. Certains se retrouvent encerclés, sans casques ni boucliers. La situation, confuse, se tend peu à peu. «On est pacifiques mais faut pas nous énerver», chantent les manifestants. Après la marmite, c’est au tour de la sono, apparemment aussi bloquée par la police, de se faire acclamer. Le ton monte encore d’un cran lorsqu’un CRS jette le contenu d’une marmite dans le caniveau.
L’«opération marmite» des autorités peut prêter à sourire, elle révèle pourtant un durcissement de la position des pouvoirs publics vis-à-vis du mouvement Nuit Debout. En témoigne ainsi le dispositif des forces de l’ordre, largement renforcé par rapport aux jours précédents. Pour la première fois, la place de la République était quadrillée par des fourgons, et des policiers en tenue de maintien de l’ordre déambulaient sur le parvis. Par ailleurs, la bouche d’entrée principale du métro, au centre de la place, était fermée. Signe d’une reprise en main après la manifestation sauvage organisée dans la nuit de samedi à dimanche et les dégradations commises sur la place parisienne ? Ou simple «quiproquo», comme l’indique la préfecture de police de Paris ? Libération fait le point sur le statut de l’occupation de la place de la République par le mouvement Nuit debout.
Quel est le statut des rassemblements de Nuit debout ?
Depuis près de deux semaines, les organisateurs sacrifient au même rituel pour la mise en place du rassemblement nocturne place de la République. Ils déposent auprès de la préfecture de police de Paris une déclaration de manifestation statique tout ce qu’il y a de plus classique. A priori, celle-ci est toujours acceptée. Il faut un refus en bonne et due forme, signifiée par la remise en main propre d’une notification d’interdiction, pour empêcher un rassemblement. Seule contrainte pour les organisateurs : déposer la déclaration trois jours avant l’événement et préciser leurs intentions.
L’équipe de Nuit debout s’est associée à différentes associations et syndicats pour effectuer ces demandes. Ainsi, des membres de Droit au logement (DAL), Solidaires ou encore Attac ont déjà cosigné des déclarations. Envoyées par fax au cours du week-end précédent, celles-ci ont reçu, entre autres, les paraphes de Jean-Baptiste Eyraud (DAL), Leïla Chaibi (cofondatrice de Jeudi noir), ou encore François Ruffin (réalisateur du documentaire Merci patron !).
Quel est le contenu des déclarations en préfecture ?
La situation mi-tendue, mi-grotesque, de lundi soir sur la place de la République pose une question : pourquoi cet imbroglio entre les organisateurs de Nuit debout et les forces de l’ordre ? Existait-il un décalage entre la déclaration déposée en préfecture et la réalité du rassemblement dans la soirée ?
Libération a pu consulter les cinq déclarations de manifestations statiques envoyées aux autorités pour les soirées du 11 au 15 avril. Leur contenu est clair : le rassemblement s’oppose notamment à la loi El Khomri et à «l’ensemble des lois régressives pour les acquis sociaux et les libertés fondamentales en voie d’être adoptées». Les horaires sont inscrits noir sur blanc : 18 heures-minuit.
Les organisateurs annoncent aussi leur intention de déployer du matériel sur la place de la République : «Sonorisation, installation de bâches et barnums […], tables, distribution de repas, organisation d’un service d’ordre.» D’où l’incompréhension des occupants lorsque les forces de l’ordre ont bloqué à plusieurs reprises lundi soir du matériel de cuisine et de la sonorisation. Certains participants ne se sont d’ailleurs pas privés de dénoncer à la cantonade l’action «illégale» des forces de l’ordre.
Qu’en disent les autorités ?
Du côté de la préfecture de police de Paris, contactée ce mardi, on justifie l’important déploiement de forces de l’ordre, notamment par les «débordements du week-end». «Il s’agit d’encadrer les choses», insiste-t-on. «Peut-être que ça s’est mal passé lundi, mais il n’y aura pas de souci à l’avenir», développe une source policière, qui met ce «quiproquo» sur le compte d’une mauvaise interprétation de la déclaration de manifestation. «Il n’y avait pas marqué “marmite”, mais “distribution de repas”, tente-t-elle. On s’attendait à des plateaux-repas.»
Contactée par Libération, la mairie de Paris ne comprend pas ce qu’il s’est passé lundi. «De notre point de vue, les incidents de ce week-end ne sont pas à attribuer aux initiateurs de Nuit Debout. Les débats doivent pouvoir se tenir», indique l’entourage d’Anne Hidalgo. Lundi, dans un communiqué, la maire de la capitale avait pourtant souhaité serrer la vis par rapport à la semaine précédente. Anne Hidalgo déclarait : «S’il est légitime de rêver d’un autre monde, il ne l’est pas de dégrader celui-ci.
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