En plein scandale Volkswagen, l’Etat baisse les bonus des voitures hybrides
Le bonus moyen pour un véhicule hybride devrait passer de 2.000 à 750 euros en 2016. Celui de l’électrique serait maintenu.
En terme de timing, on peut sans doute faire mieux. En plein scandale Volkswagen, le gouvernement revoit à la baisse les bonus dédiés à l’achat de véhicules « propres » – les voitures hybrides, hybrides rechargeables et électriques. Selon les documents du projet de loi de Finances, le bonus moyen pour un véhicule hybride devrait tomber à 750 euros, contre 2.000 euros aujourd’hui. Celui des voitures hybrides rechargeables (c’est-à-dire dotées d’un moteur hybride mais rechargeables sur une prise de courant) devrait lui passer de 4.000 à 1.000 euros. En revanche, l’incitation à l’achat d’une voiture 100 % électrique demeure inchangée, à 6.300 euros. Et les futurs acheteurs pourront toujours compter sur un « super-bonus » de 3.700 euros – s’ils échangent leur vieux diesel contre un véhicule électrique neuf.
Un objectif d’équilibre budgétaire
Cette révision du barème tranche avec le discours anti-diesel ambiant. Bercy la justifie par un objectif d’équilibre budgétaire : les bonus doivent être compensés par les malus des véhicules les plus polluants. « Les volumes augmentent sur l’électrique. Mécaniquement, nous devons faire évoluer le barème. En outre, l’hybride devient une technologie plus mature, elle a moins besoin du soutien de la puissance publique », explique-t-on à Bercy.
Sur les neuf premiers mois de l’année, les ventes de voitures hybrides ont progressé de 41 % à 43.554 unités, celles d’hybrides rechargeables ont triplé mais restent à un niveau encore anecdotique (3.571 unités). Les ventes d’électriques ont bondi de 70 % à 11.779 unités. Pour 2016, l’Etat prévoit 36.000 ventes de véhicules hybrides, 11.000 d’hybrides rechargeables et 33.000 véhicules électriques. Ce qui fixe l’enveloppe globale de dépenses à 236 millions d’euros.
Déjà très dissuasif, le barème du malus automobile devrait être maintenu l’an prochain. Or, les ventes des véhicules frappés d’un malus ont tendance à baisser d’années en années… « L’Etat s’en inquiète, comme du fait que les bonus profitent surtout à de gros véhicules très chers », note une source industrielle. De son côté, Stephen Kerkhove, directeur général d’Agir pour le climat, ne juge « pas si étonnant que l’Etat revienne sur cette aide indirecte à l’industrie automobile en cette période de vaches maigres». Il réclame avant toute chose de revoir le protocole de mesures des émissions de CO2 et de particules… « On ne peut pas verser de l’argent en fonction de données si critiquées », avance-t-il.