Le seuil d’information a été déclenché, notamment à cause de poussières du volcan islandais Bardarbunga.
Les poussières du volcan islandais Bardarbunga sont arrivées jusqu’en Ile-de-France où elles contribuent à l’épisode de pollution aux particules qui entrait jeudi dans sa troisième journée consécutive, a annoncé Airparif, l’agence régionale de la qualité de l’air.
«Pour les journées du 23 et le 24, on a une part non négligeable de la part de l’épisode lié au volcan», a déclaré à l’AFP Christophe Anpe, ingénieur à Airparif. L’immense volcan culminant à environ 2 000 mètres, et situé sous le plus grand glacier d’Islande, est entré en activité le 16 août.
La pollution aux particules a entraîné le déclenchement du seuil d’information (à partir d’une concentration supérieure à 50 microgrammes de particules PM 10 par m3 d’air). Ce seuil est également atteint en Bretagne depuis mercredi.
Femmes enceintes, jeunes enfants, personnes âgées, ou encore souffrant de pathologies respiratoires ou cardiaques sont invités à limiter activités physiques et déplacements.
Ce seuil devrait encore être dépassé vendredi en Ile-de-France, selon les prévisions d’Airparif, mais le volcan ne devrait plus être incriminé, le déplacement des masses d’air s’étant modifié. Le transport routier sera alors le grand responsable.
Signe clair de la présence des poussières volcaniques dans le ciel français: la teneur en dioxyde de soufre était exceptionnellement haute en début de semaine dans le nord.
Lundi après-midi, dans l’intégralité de la région Nord-Pas-de-Calais, les concentrations ont atteint de 60 à 80, voire 90, microgrammes par m3 d’air, quand la moyenne est de 10 à 20 microgrammes. Le seuil d’information est déclenché à partir de 300 microgrammes/m3.
De tels niveaux n’avaient pas été constatés dans cette région depuis une quinzaine d’années. Ce phénomène a également touché la Belgique et la Grande-Bretagne.
Volcan ou pas, les épisodes de pollution aux particules ne sont pas rares à cette période de l’année en raison du phénomène d’inversion de température, où les nuits froides suivies de journées bien plus chaudes provoquent comme un couvercle qui ne permet pas la dispersion verticale des polluants. Par ailleurs, le vent faible favorise leur stagnation.
Le particules peuvent provoquer de l’asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires, et les plus fines d’entre elles (moins de 2,5 microns), qui pénètrent dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires et le sang, ont été classées «cancérogènes certains» par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).