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Pourquoi le Pakistan s’enflamme
3 September 2014
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Un manifestant antigouvernemental arborant la photo d’Imran Khan, ancien joueur de cricket et leader de l’opposition, à Islamabad, lors de la «marche pour la liberté» du 2 septembre. (Photo Akhtar Soomro. Reuters)
ANALYSE
Depuis trois semaines, les partisans de la star populiste Imran Khan et de l’islamiste Tahir ul-Qadri mènent une rébellion violente contre le gouvernement.
Si l’on fait sortir l’armée pakistanaise par la porte, il y a de grandes chances pour qu’elle revienne par la fenêtre. C’est sans doute ce qu’il faut en priorité retenir de la nouvelle crise qui déchire depuis trois semaines le pays. Elle oppose Imran Khan, ancien joueur de cricket converti en star populiste, et son acolyte, Tahir ul-Qadri, imam islamiste établi au Canada, à l’actuel Premier ministre Nawaz Sharif. Ce dernier, vieux routier de la politique, maintes fois accusé de corruption, est soupçonné d’avoir bénéficié de fraudes massives lors des élections de mai 2013 ayant porté sa Ligue musulmane (PML-N, avec un N comme Nawaz) à la tête d’un gouvernement majoritaire.
Les deux opposants exigent sa démission et mobilisent leurs partisans dans ce but. Samedi, des dizaines de milliers d’entre eux avaient marché sur la résidence officielle du Premier ministre, ce qui a provoqué des affrontements avec la police qui ont fait trois morts et des dizaines de blessés. Lundi, la crise a pris un tournant encore plus dramatique, lorsque les hommes de Tahir ul-Qadri et d’Imran Khan ont attaqué avec des gourdins la télévision d’Etat à Islamabad, interrompant la diffusion de la chaîne, avant d’être refoulés par l’armée.
Précisément, c’est vers cette armée que tous les regards se tournent. Personne au Pakistan ne peut imaginer qu’elle soit neutre. Mais ne se cache-t-elle pas aussi derrière les adversaires de Nawaz Sharif et ceux-ci ne sont-ils pas des pions dans son jeu?
Pourquoi l’armée est-elle hostile à Nawaz Sharif?
L’armée n’a jamais aimé Nawaz Sharif et le général Pervez Musharraf l’avait déjà renversé en 1999 pour prendre sa place. Aujourd’hui, elle lui reproche d’avoir trop attendu avant de déclencher, en juin, une opération militaire d’envergure contre les fiefs talibans dans le Waziristan du Nord, d’avoir lancé une tentative de rapprochement avec l’Inde rivale et d’avoir intenté un procès pour «haute trahison» à Musharraf, une première dans l’histoire du Pakistan.
Est-on sûr que l’armée manipule Imran Khan et Tahir ul-Qadri?
L’armée est la première institution du pays, la plus puissante et la seule en laquelle une grande majorité de Pakistanais placent encore leur confiance. Aujourd’hui, elle ne semble pas vouloir apparaître au grand jour, d’autant plus que Nawaz Sharif bénéficie d’une confortable majorité au Parlement – il a d’ailleurs totalement exclu de démissionner. Mais, si elle cherche à conserver sa neutralité, elle ne peut pas pour autant rester neutre. Ce que l’on voit, c’est qu’elle protège les édifices-clé du centre-ville mais n’intervient pas directement contre les manifestants. Ces derniers lui conservent d’ailleurs leur sympathie, réclamant une intervention en leur faveur, ne tarissant pas d’éloges sur les troupes et embrassant à l’occasion des soldats.
Mardi, avec un grand courage dont la classe politique pakistanaise ferait bien de s’inspirer, le grand quotidien The Dawn a jeté un pavé dans la mare en publiant un éditorial qui met en cause directement la neutralité de l’armée: «Le vernis de neutralité que la direction de l’armée a savamment construit au cours de la crise politique provoquée par Imran Khan et Tahir ul-Qadri s’est lézardé. L’armée n’est pas neutre, elle fait des choix, et il est très décevant de constater que ces choix ont peu à voir avec le renforcement de l’ordre constitutionnel, démocratique et légitime». «C’est le gouvernement qui doit donner des ordres à l’armée, et non l’inverse», ajoute l’éditorialiste, tandis que celui du Nation reproche aux militaires de «donner des conseils au gouvernement élu, ce qui devrait être simplement inacceptable».
S’agit-il d’une tentative de coup d’Etat?
Les manifestations en cours en ont l’apparence. «Ce n’est pas une protestation, un sit-in ou un rassemblement politique. C’est une rébellion. Une rébellion contre l’Etat du Pakistan», a averti le ministre de l’Intérieur Chaudhr Nisar, devant le Parlement. Aitzaz Ahsan, l’un des ténors de l’opposition au sein du Parti du peuple pakistanais (PPP – le parti de la défunte Benazir Bhutto), a renchéri, en s’adressant à Nawaz Sharif: «Comme vous l’avez dit, vous ne démissionnerez pas et personne ne vous forcera à le faire. Le Parlement tout entier est avec vous.»
C’est vrai que les deux fauteurs de troubles n’inspirent guère confiance: l’ancien joueur de cricket apparaît comme un populiste mégalomane, prêt à s’allier avec le diable pour arriver au sommet; Tahir ul-Qadri, lui, est un juriste spécialisé dans la religion islamique, un soufi qui plaide pour une certaine modération dans son application mais n’a aucune expérience du pouvoir. Pourrait les rejiondre Siraj-ul-Haq, le chef du parti islamiste Jamaat-e-islami, qui, lui, est très intolérant.
Mais on voit mal l’armée tolérer qu’ils viennent ajouter du chaos au chaos: la situation économique et militaire n’est pas brillante. Probablement, l’armée veut-elle affaiblir le gouvernement pour pouvoir lui imposer plus facilement ses choix et lui rappeler qu’elle seule a la haute main sur certains dossiers: l’Afghanistan, la lutte clontre les talibans et le terrorisme, les relations avec l’Inde… Pas de coup d’Etat mais de très fortes pressions.
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