La ministre de l’Éducation nationale organise ce mardi une journée d’étude intitulée “Réagir face aux théories du complot”, les idées conspirationnistes séduisant particulièrement les jeunes.
Et si le 11-Septembre avait été commandité par le président Bush lui-même ? Les frères Kouachi avaient-ils deux voitures ? Les attentats du 13 novembre sont-ils bien l’œuvre du Daech ? Qui est cette jeune femme qui pleure aux abords des tueries de Charlie Hebdo et du Bataclan ? Les théories du complot ont toujours existé, mais ces dernières années, avec la démocratisation d’Internet, elles se propagent de plus en plus vite. Particulièrement séduisantes pour les jeunes, un sur cinq adhérant à la théorie du complot selon Najat Vallaud-Belkacem, elles sont le nouveau combat du ministère de l’Éducation.
Ce mardi 9 février, la ministre de l’Éducation nationale organise dans ce cadre une journée d’étude “Réagir face aux théories du complot” qui réunira 300 participants au Muséum national d’histoire naturelle. De 9h30 à 17h30, collégiens, lycéens, étudiants enseignants, chercheurs, journalistes, psychiatres ou encore juristes échangeront sur leurs expérience.
Le gouvernement a également lancé la semaine dernière le site www.ontemanipule.fr, en collaboration avec l’humoriste Kevin Razy. La star du Web explique dans une vidéo décalée qu’il faut prendre de la distance avec certaines rumeurs. Une vidéo postée également sur le Snapchat, très prisé par les adolescents, du gouvernement, tout juste créé.
– Les jeunes plus vulnérables –
Interrogé par MYTF1News, Rudy Reichstadt, fondateur du site conspiracywatch et membre de l’Observatoire des radicalités politiques, note que “les jeunes âgés de 15 à 30 ans forment la tranche d’âge qui adhère le plus aux thèses complotistes”. Cela peut s’expliquer en partie par leur présence accrue sur Internet. “Si la parole complotiste est largement discréditée par la société, sur Internet, les rapports de forces sont inversés. Les thèses conspirationnistes s’y répandent, explique-t-il au Figaro. Les ados ont toujours été fascinés par les trucs mystérieux, ésotériques, les bouquins sur les templiers. Mais auparavant, il fallait s’y intéresser, acheter ces livres…”.
Et une fois qu’ils sont convaincus, il est plus difficile de les faire changer d’avis. “La pratique du doute chez les jeunes n’est pas méthodique car ces derniers n’ont pas encore développé assez de faculté critique pour douter avec méthode” analyse Reichstadt. Par ailleurs, le désir de transgression, mais aussi “la paresse intellectuelle”, ou le fait “de se rendre intéressant”, en se faisant passer pour plus malin, participent de cette facilité à se laisser convaincre par ces théories.