Les nouvelles économies dans les prestations familiales annoncées lundi continuaient de susciter une vague de critiques, la droite appelant à la “mobilisation” contre ces mesures, jugées “inacceptables” par les associations familiales.
En réponse à cette levée de boucliers, François Hollande a souligné qu’il n’y avait “pas de plan d’économies qui soit indolore”. Il a relevé la nécessité de faire ces économies “de manière juste, de manière efficace, de manière innovante”.
Côté syndicats, la CFTC a déploré “le coup une nouvelle fois porté aux familles”, avec les mesures annoncées dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2015 et visant à faire 700 millions euros d’économies dans la branche famille l’an prochain.
Le syndicat chrétien a notamment déploré le nouveau projet de réforme du congé parental, visant à un partage entre pères et mères, et la division par trois de la prime de naissance à partir du deuxième enfant, une nouvelle sanction pour les ménages”.
L’Unsa (Union syndicale des syndicats autonomes) a estimé que c’est dans le domaine des prestations familiales que “les mesures annoncées sont les plus douloureuses”. Elle a souligné que le report de 14 à 16 ans de la majoration des allocations familiales va toucher “de plein fouet” les “plus modestes d’entre elles, ce qui n’est pas admissible.
“Avec ce report de deux ans, les familles vont perdre 1.500 euros par enfant”, a calculé l’Union nationale des associations familiales (Unaf), qui dès lundi s’était dite “abasourdie” par ces mesures “inacceptables”.
L’Unaf a ironisé sur l’annulation du gel de la revalorisation des allocations familiales: “finalement, comme il n’y a pas d’inflation, c’est une mesure qui ne rapporte presque rien, donc on l’annule”.
“La droite comme la gauche font de la politique familiale la +vache à lait+ de la Sécu”, a regretté l’Union des Familles en Europe.
Les Associations familiales catholiques ont jugé que “le mécontentement des familles ne peut aller que croissant et les incite à participer à la manifestation prévue dimanche prochain, 5 octobre”. Organisée par la Manif pour tous à Paris et à Bordeaux, elle ciblait initialement la Gestation pour autrui (GPA, interdite en France) et la loi sur le mariage homosexuel.
Sans mentionner cette manifestation, le député Bruno Le Maire, candidat à la présidence de l’UMP, a appelé “toute la droite”, élus et sympathisants, à se mobiliser contre les projets gouvernementaux, affirmant que “les familles de France ont déjà subi la baisse du quotient familial de plein fouet”.
L’eurodéputée FN Marie-Christine Arnautu a jugé que “le PS ne fait qu’agrandir le sillon destructeur de la famille creusé par l’UMP”, estimant que “la famille est devenue la cible favorite des gouvernements successifs depuis les années 70 et ceci ne fait qu’empirer”.
A gauche, les députés écologistes ressentent “”une impression un peu d’improvisation”, selon la coprésidente du groupe EELV, Barbara Pompili, qui a rappelé qu’une réforme du congé parental venait déjà d’être votée.
Elle a rappelé que la prestation versée en cas de congé parental est “de 390 euros par mois” pour quelqu’un qui interrompt totalement son activité. “Un homme qui en général est encore celui qui gagne le plus gros salaire dans notre pays ne va pas abandonner son métier” dans ces conditions.
En réponse aux critiques, le gouvernement a tenté l’apaisement. “Il y a un débat parlementaire qui va s’ouvrir et c’est dans le cadre de ce débat parlementaire que les décisions définitives seront prises”, a souligné la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, voyant dans les critiques un signe de l’attachement des Français à la famille.