Russie: un opposant qui a affirmé être torturé et battu en prison semble maintenant atteint d’épilepsie, selon son épouse.
Un opposant russe qui a affirmé être torturé et battu en prison semble maintenant atteint d’épilepsie, a déclaré sa femme jeudi à l’AFP, craignant que cela ait été provoqué par de violents coups sur la tête.
Ildar Dadine, 34 ans, qui purge une peine de deux ans et demi de camp pour “manifestations non-autorisées”, a affirmé mardi être soumis à des “passages à tabac permanents, tortures, humiliations, insultes et conditions de détention insupportables”, dans une lettre dictée à son avocat.
Des militants des droits de l’Homme, qui lui ont rendu visite mercredi dans son camp dans le nord-ouest de la Russie, ont raconté avoir été témoins d’un épisode “étrange” ressemblant à “une crise d’épilepsie”, a indiqué l’épouse de l’opposant, Anastassia Zotova, en assurant que son mari n’avait jamais souffert d’épilepsie dans le passé.
“Les médecins et les experts consultés à ce sujet m’ont dit que la raison pourrait en être des coups sur la tête”, a-t-elle confié.
“Je suis très inquiète. Je crois qu’ils ont fait quelque chose de terrible à mon mari”, a ajouté la jeune femme, en précisant espérer qu’Ildar Dadine serait transféré jeudi de son camp vers un hôpital civil.
Selon le directeur adjoint du Service russe de l’application des peines, Valéri Maksimenko, l’opposant est tombé de sa chaise lors de son examen par des médecins mercredi.
“Une discussion s’est engagée (avec les autres personnes présentes – ndlr) pour savoir si c’était une crise d’épilepsie ou s’il avait été battu au point d’être dans cet état”, a déclaré M. Maksimenko à l’agence officielle TASS.
La déléguée russe pour les droits de l’Homme, Tatiana Moskalkova, devrait rendre visite à M. Dadine jeudi dans l’après-midi, selon Mme Zotova.
Pour sa part, le Comité d’enquête russe a annoncé jeudi continuer d’examiner les enregistrements des caméras de surveillance et procéder aux interrogatoires du personnel du camp et des détenus pour vérifier les accusations d’Ildar Dadine.
“Pour l’heure, un recours illégitime à la force physique n’a pas été confirmé”, a assuré le comité.
Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch, tout comme le prix Nobel de la littérature Svetlana Alexievitch, ont appelé à libérer immédiatement l’opposant et à enquêter sur ses accusations de torture.