Nicolas Sarkozy a réussi son “coup” médiatique en annonçant sa candidature à la primaire de la droite et du centre par le biais d’un livre, “Tout pour la France”, qui paraîtra mercredi 24 août.
Un coup d’autant plus réussi qu’il mobilise déjà l’attention des cadors du gouvernement de François Hollande. ‘Je l’ai lu” a ainsi reconnu Jean-Marie Le Guen, interrogé ce mardi matin sur l’antenne d’Europe 1.
Le secrétaire d’État explique sa démarche par sa volonté de ne pas être “dans les procès d’intentions et les faux semblants”. “Il y a du contenu, il y a matière à critiquer”, lance t-il.
L’ex-député de Paris axe ses remontrances sur le plan économique. “Je n’appellerai pas ça ‘Tout pour la France’, mais ‘Tout pour les riches’! tonne t-il, dénonçant un “programme de rupture” entre les Français. La figure du Parti socialiste déplore des mesures précises “dirigées vers certaines clientèles”. “Toutes les positions fiscales de Nicolas Sarkozy s’adressent aux individus riches, pas aux entreprises!”, dénonce t-il.
À titre d’exemple, Jean-Marie Le Guen cite la proposition du candidat Sarkozy en matière d’impôt sur la succession, qui vise à exonérer les successions en ligne directe jusqu’à 400.000€ (contre 100.000 actuellement). Nicolas Sarkozy souhaite en outre la suppression pure et simple de l’impôt sur la fortune, qu’il estime incompatible avec l’Europe. “Les Français ne voteront jamais pour ce type de programme”, anticipe t-il.
MONTEBOURG EN (RE)PREND POUR SON GRADE
Le secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement brocarde également la position de Sarkozy vis à vis des 35 heures et des fonctionnaires. “Il propose la suppression de 300.000 fonctionnaires en 5 ans”. “C’est l’éducation nationale et les hôpitaux qui seront la cible de ces suppressions d’emploi”, s’alarme t-il. Face à un programme sarkozyste qui lui fait “peur pour la France”, il estime que ce livre va “remettre un peu de plomb dans la cervelle d’un certain nombre de gens à gauche”, dénonçant des critiques “irresponsables et outrancières” à l’égard de l’action du gouvernement. Principal visé : Arnaud Montebourg, qui a jugé que le bilan du quinquennat de François Hollande n’est “pas défendable”. L’ancien ministre de l’Économie en a remis une couche ce matin, demandant au chef de l’État de ne pas être candidat pour l’élection présidentielle de 2017.