Quatre policiers ont été placés en garde à vue dans les locaux de l’IGPN, la police des polices, après l’interpellation mouvementée d’un jeune de 22 ans jeudi 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a appris franceinfo confirmant une information du Parisien. Leur garde à vue a été renouvelée pour 24h dans la nuit de vendredi à samedi.
Des constats médicaux à l’étude
Jeudi, les fonctionnaires de la Brigade spécialisée de terrain (BST) ont procédé à l’interpellation d’un jeune de 22 ans à Aulnay-sous-Bois dans le quartier de la Rose-de-Vents, un lieu de trafic de drogue.
À la suite de cette interpellation, le jeune homme a dû être conduit à l’hôpital présentant de très importantes lésions à l’anus. Il affirme que les policiers l’ont violé à l’aide d’une matraque télescopique. Une version que l’enquête ne confirme pas pour le moment et que nient les policiers.
Selon les informations recueillies par franceinfo, les policiers ont reconnu, en garde à vue, une interpellation “musclée”. En voyant que le jeune leur résistait, ils affirment avoir sorti une matraque et l’avoir frappé derrière les genoux pour le mettre à terre avant de l’emmener. L’IGPN tente, à cette heure, de déterminer s’il s’agit d’une affaire de violence ou de viol en réunion.
Un soutien du maire d’Aulnay-sous-Bois au blessé
Le maire d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, a réagi à cette affaire sur sa page Facebook. “Les faits de violence rapportés sont très graves”, a écrit le maire Les Républicains (LR), qui est un ancien policier. “Je tiens à apporter tout mon soutien à ce jeune homme, qui est encore au moment où je vous parle à l’hôpital, ainsi qu’à sa famille”, ajoute l’élu. “Ils peuvent compter sur le soutien indéfectible de la municipalité dans cette épreuve”, précise Bruno Beschizza. “La gravité des faits exige une enquête rapide et précise afin de faire toute la lumière sur cette affaire”, estime le maire, qui en appelle “à l’ensemble des instances de l’Etat, préfet, procureur de la République mais aussi au ministre de l’Intérieur, afin que cette enquête se fasse au plus vite et de manière transparente”.
L’affaire suivie à Beauvau
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, “souhaite que toute la lumière soit faite sur les accusations d’une extrême gravité portées à l’encontre” des quatre policiers placés en garde à vue. “S’il était avéré que les règles déontologiques, éthiques et de droit n’ont pas été scrupuleusement respectées, des sanctions adaptées seront évidemment prises”, a-t-il annoncé dans un communiqué.
L’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) a immédiatement été saisie par le procureur de la République. “Les investigations permettront d’établir avec clarté et précision les conditions dans lesquelles les policiers sont intervenus et ont procédé à l’interpellation” du jeune homme à Aulnay-sous-Bois en fin d’après-midi jeudi. Bruno Le Roux a précisé que “l’enquête, et notamment l’exploitation des images du dispositif de vidéo protection de la ville, ainsi que celles qui auraient été tournées par plusieurs témoins, permettra à la Justice d’établir la vérité des faits tels qu’ils se sont réellement déroulés”.