Voilà de nouvelles déclarations qui ne devraient pas réchauffer les relations entre la France et la Russie. Après avoir choisi d’annuler sa visite à Paris le 19 octobre, Vladimir Poutine a accusé ce mercredi la France d’avoir cherché à «envenimer la situation» en déposant un projet de résolution à l’ONU sur l’arrêt des bombardements en Syrie.
Les Français ont déposé une résolution «pour obtenir un veto (de Moscou) et pour quoi faire ? Pour envenimer la situation et attiser l’hystérie antirusse autour de la Russie», a déclaré le président russe dans le cadre d’un forum économique organisé dans la capitale russe. Le texte français avait recueilli la semaine dernière l’adhésion de 11 des 15 pays membres du Conseil de Sécurité. Le Venezuela, comme la Russie, a voté contre, tandis que la Chine et l’Angola se sont abstenus.
D’après Vladimir Poutine, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault était venu le 6 octobre à Moscou rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui présenter son projet de résolution à l’ONU. Ce dernier «a dit : nous ne voterons pas contre la résolution si vous prenez en considération nos amendements», a raconté le président russe.
«Avec le président Hollande, j’ai de très bonnes relations personnelles»
vladimir poutine
«Et que s’est-il passé ensuite ? Le ministre français des Affaires étrangères s’est envolé pour Washington, a rencontré le lendemain le secrétaire d’Etat américain John Kerry et ils ont accusé la Russie de tous les péchés mortels», a-t-il dénoncé. «C’est nous qui devrions être vexés, pas nos partenaires, de cette situation», a-t-il estimé. «On appelle ça influencer et faire du chantage. Mais concernant la Russie, cela ne marche pas et ne marchera pas.»
Malgré ces échanges de plus en plus tendus, Vladimir Poutine l’a assuré : «Nos relations avec les Français, le peuple français, les entreprises françaises, n’ont pas du tout changé.» Le président russe a même affirmé avoir de «très bonnes relations personnelles» avec François Hollande. «J’espère qu’elles nous aideront à surmonter les difficultés actuelles.»
Devant les députés, Manuel Valls est lui aussi revenu ce mercredi sur le veto russe au texte français en dénonçant «l’attitude d’obstruction injustifiable» de Moscou. «Nous continuerons à discuter avec la Russie et ses dirigeants, mais pas en vain (…
pour trouver une solution de paix», a poursuivi le Premier ministre. «Nous avons pris acte de ce renoncement mais le dialogue se poursuit.»