La ville de Jérusalem était sous tension ce jeudi après une nuit marquée par une attaque sur une figure ultra-nationaliste juive, à l’issue de laquelle un Palestinien soupçonné d’en être l’auteur a été tué.
Un Palestinien a été tué dans la matinée, jeudi 30 octobre, soupçonné d’avoir tiré dans la nuit sur une figure ultra-nationaliste juive, des événements qui ont fait escalader les tensions à Jérusalem.
Devant cet accès de fièvre, les autorités israéliennes ont pris la décision rare de fermer l’ultra-sensible esplanade des Mosquées jusqu’à nouvel ordre, à la veille de la grande prière hebdomadaire du vendredi. La décision de fermer le troisième lieu saint de l’islam, également vénéré par les juifs, est sans précédent depuis 1967.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié de “déclaration de guerre” cette fermeture ainsi que les agissements israéliens à Jérusalem-Est, partie palestinienne occupée et annexée par Israël depuis 1967.
La police a été placée en état d’alerte sur tout le territoire. Jeunes Palestiniens et policiers israéliens en décousaient près des lieux où les policiers avaient tué tôt jeudi Muataz Hijazi, soupçonné d’avoir tiré mercredi soir sur Yehuda Glick et de l’avoir grièvement blessé.
“Le Palestinien qui était le principal suspect de l’attaque mercredi soir a été éliminé à son domicile dans le quartier d’Abou Tor à Jérusalem par une unité des forces spéciales de la police à la suite d’un échange de tirs”, a dit un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
Yehuda Glick a été visé semble-t-il par un homme à moto à Jérusalem-ouest alors qu’il sortait d’un débat au Centre de l’héritage de Menahem Begin (du nom d’un ancien Premier ministre israélien) sur le mont du Temple, le nom donné par les juifs à l’esplanade des Mosquées.
Le rabbin Yehuda Glick, colon et personnalité de l’extrême droite israélienne, milite depuis des années pour que les juifs puissent prier sur l’esplanade des Mosquées. Il a été expulsé à maintes reprises de ce lieu par les policiers israéliens.
Cette revendication, qui s’est faite entendre de manière accrue ces derniers mois, est une cause majeure des tensions auxquelles est en proie Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.
Celles-ci se sont encore aggravées depuis le 22 octobre. Ce jour-là, un jeune Palestinien de Silwan est, délibérément selon les autorités israéliennes, entré au volant de sa voiture dans un groupe de voyageurs du tramway et a tué un bébé américano-israélien de trois mois et une Equatorienne.
Plusieurs quartiers ont depuis été le théâtre d’affrontements quotidiens faisant redouter une troisième Intifada.