L’appel lancé par la CGT aux salariés du transport pour défendre l’emploi et les salaires et combattre le “dumping social” semblait mardi très peu suivi et entraînait des perturbations limitées pour les usagers de la SNCF et des transports urbains.
Selon l’Union Interfédérale des Transports (UIT-CGT), à l’initiative de l’appel, une trentaine de rassemblements sont annoncés, notamment à Paris, Lille, Nantes, Rennes, Nice ou encore Marseille.
A Paris, rendez-vous est donné à 14H00 à la gare Montparnasse. Les manifestants se dirigeront vers le ministère des Transports (7e arr.). Une délégation y sera reçue par le cabinet du secrétaire d’Etat Alain Vidalies.
Des militants de la CGT des Services publics, où les élections professionnelles ont lieu dans un mois, des fédérations CGT et FO de l’Énergie et du syndicat CGT des marins devaient grossir les rangs. Selon la CGT, des débrayages ont également lieu mardi dans des sites de production d’EDF et GDF-Suez.
Si des préavis de grève ont été déposés à la SNCF et à la RATP, l’objectif de ce type de journées n’est pas de bloquer le trafic mais de “susciter un débat sur les enjeux du secteur en se rassemblant pour interpeller les directions d’entreprise et le gouvernement sur les effets de la politique de bas coûts”, défend auprès de l’AFP Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération CGT-Transports.
Fait rare, les fédérations CGT se sont unies pour dénoncer les politiques de réduction des coûts, qui affectent selon elles toutes les branches du secteur (ferroviaire, transports urbains, maritime, aérien, fluvial et route).
“Au final, ce sont les salariés qui trinquent”, affirment-elles. “Les emplois se précarisent, les organisations de travail sont démantelées, la sous-traitance se développe” et “le service aux usagers s’en trouve dégradé car réduit au strict minimum, y compris sur la sécurité”.
Aux principales revendications (augmentations de salaires, frein à la sous-traitance, arrêt des suppressions d’emplois) s’agrègent d’autres motifs de grogne ou demandes: critique de l’abandon de l’écotaxe, retour à une TVA réduite pour les transports urbains et interurbains, développement de modes de transports complémentaires et “retrait des lois limitant le droit de grève”.
La CGT conteste aussi le projet de loi sur la transition énergétique, dont les transports sont, selon elle, “les grands absents”.
– 97% des trains –
Des message multiples difficiles à faire passer pour la CGT quand, au même moment, la centrale est affaiblie par la crédibilité entamée de son numéro un Thierry Lepaon qui cherche à éteindre la polémique sur ses conditions de logement. Les préavis de grève mardi à la SNCF et à la RATP, “c’est pour réclamer des 120 m2 à Vincennes?”, raillait ainsi un utilisateur de Twitter.
Dans les transports publics, cette “grève +fourre-tout+” est “peu compréhensible” et “pénalise injustement les usagers” estime la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut).
A la SNCF, où la CGT-Cheminots, premier syndicat, a déposé un préavis de grève jusqu’à mercredi 08H00, la mobilisation est faible. Le syndicat peine à remobiliser, après avoir lancé en juin, avec Sud-Rail, les cheminots dans une grève vaine de deux semaines contre la réforme ferroviaire.
Selon la compagnie, le trafic était normal sur l’ensemble du réseau TGV et seules quelques lignes Intercités étaient affectées: celles reliant Paris à Orléans, Tours, Bourges ou encore Montluçon, ainsi que les liaisons Intercités Bordeaux-Toulouse-Marseille-Nice et Nantes-Bordeaux.
En Bretagne, 8 TER sur 10 fonctionnent. En Basse-Normandie, la ligne Granville-Paris était perturbée mais à cause des feuilles mortes…
Selon les prévisions de la compagnie ferroviaire, 97% des trains devaient rouler mardi.
De son côté la RATP constatait mardi “un trafic normal” dans les métros, RER, bus et tramways, et relevait seulement quelques bus manquants “très ponctuellement”.
En province, peu de perturbations étaient déplorées dans les transports urbains. Selon l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP), des préavis ont été déposés seulement à Toulouse et Reims. Ainsi, les lignes A et B du métro toulousain étaient susceptibles d’être ponctuellement suspendues. Et à Reims, près de 50% des conducteurs de la régie étaient en grève mardi, selon l’entreprise.
Dans les aéroports, aucune perturbation n’était annoncée, selon l’Aviation civile.