Adrien Desport et ses complices brûlaient des voitures dans la rue avant de dénoncer l’insécurité du quartier dans lequel elles étaient garées.
Il avait incendié une quinzaine de véhicules avant de dénoncer, au nom du Front national où il militait, l’insécurité dans sa commune de Mitry-Mory (Seine-et-Marne). Adrien Desport, 25 ans, a été condamné ce mercredi à quatre ans de prison dont trois fermes par le tribunal de grande instance de Meaux. La peine étant assortie d’un mandat de dépôt, le jeune homme sera immédiatement placé en détention. Son avocat a cependant annoncé qu’il ferait appel de la condamnation. Parmi les cinq complices d’Adrien Desport, deux ont eux aussi écopé d’une peine de prison ferme (dix-huit et six mois sans mandat de dépôt), deux autres d’un sursis. La seule femme du groupe, qui avait dénoncé les faits à la direction du Front national, a été reconnue coupable mais dispensée de peine.
Les six jeunes gens avaient été interpellés entre le 4 et le 10 juin dernier, la justice les soupçonnant d’être à l’origine d’une série d’actes de vandalisme. Ceux-ci avaient culminé avec la mise à feu d’une quinzaine de véhicules en Seine-et-Marne et dans le Val d’Oise, entre le 6 et le 9 avril 2015 – incendies qui n’avaient impliqué qu’une partie du groupe. Révélés par une enquête interne au FN et la confession de Nathalie, ex-petite amie de Desport, les faits avaient alors été transmis à la justice.
Devant le tribunal, les cinq complices de Desport avaient présenté celui-ci comme le principal inspirateur de leurs méfaits. Et même comme un gourou, recourant à la manipulation, au chantage et à la menace pour entraîner ses amis à sa suite. «Il voulait tester les gens, a notamment raconté Nathalie. Quand on allait prendre un verre chez lui, comme il tenait mieux la boisson que tout le monde, il fallait toujours prendre plus d’alcool et de cachets, parfois contre notre gré». Desport avait contesté ce rôle, appelant ses anciens amis à «assumer» et disant n’avoir agi que par «amitié», pour aider ses camarades à régler des comptes personnels.