Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou avait prévenu que le Hamas allait «payer cher» la mort d’un enfant, tué par un obus palestinien.
Au moins 40 palestiniens ont été blessés vendredi dans des raids de l’aviation israélienne sur une maison de la ville de Gaza, ont rapporté les secours palestiniens. Selon des témoins, un drone a tiré deux roquettes sur la maison à deux étages avant qu’un F16 ne largue une bombe la détruisant. Le bâtiment appartient à une famille comptant des membres du Hamas, le mouvement islamiste palestinien en guerre contre Israël depuis le 8 juillet, selon ces mêmes sources.
Selon les services de secours locaux, au moins 40 personnes qui se trouvaient dans cette maison et des bâtiments proches ont été blessées. Un témoin a indiqué que la famille avait évacué le bâtiment avant l’attaque et que les blessés étaient des gens habitant dans les maisons proches.
Nétanyahou : le Hamas «paiera cher» la mort d’un enfant
Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a averti vendredi le Hamas qu’il «paiera cher» la mort d’un enfant tué plus tôt par un obus tiré de la bande de Gaza, et qu’Israël allait intensifier ses opérations, a annoncé un porte-parole. «Le Hamas paiera cher cette attaque. (L’armée et le renseignement) vont intensifier leurs opérations jusqu’à ce qu’ait été atteint l’objectif» de l’opération militaire lancée le 8 juillet, a dit le chef du gouvernement selon un de ses porte-parole, Ofir Gendelman.
Un enfant israélien a été tué vendredi dans le sud d’Israël par un obus tiré de la bande de Gaza, a annoncé l’armée. L’enfant avait quatre ans, a indiqué la police. Il est mort dans le secteur de Sdot Negev, à l’est de la bande de Gaza, selon l’armée.
Il s’agit du quatrième civil tué en Israël par des tirs palestiniens depuis le 8 juillet et le début de la guerre dans l’enclave palestinienne entre le Hamas, qui contrôle Gaza, et Israël. L’enfant est le premier à succomber côté israélien depuis le 1er août et la mort de trois soldats attaqués lors d’une opération de destruction de tunnels dans le secteur de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Les combattants palestiniens ont poursuivi vendredi leurs tirs de roquettes sur Israël. L’une d’elles a été intercepté au-dessus de Tel-Aviv dans l’après-midi, a rapporté l’armée. Israël a été la cible de 430 tirs de roquettes depuis la rupture d’un cessez-le-feu de neuf jours mardi soir, selon l’armée.
Des «collabos» exécutés
Par ailleurs, 18 hommes accusés d’avoir «collaboré» avec Israël ont été exécutés vendredi dans la bande de Gaza, en plein conflit avec l’armée israélienne, a annoncé la télévision du mouvement Hamas qui contrôle le territoire palestinien. Parmi eux, six ont été exécutés en place publique par des hommes portant l’uniforme des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont affirmé des témoins à l’AFP.
Ces six exécutions ont eu lieu devant des centaines de fidèles qui sortaient de la prière hebdomadaire du vendredi, devant la plus importante mosquée de la ville. Au moins onze autres hommes ont été abattus par balles près du siège de la police dans le centre-ville de Gaza, selon des témoins et le site Majd proche du Hamas. Un dernier a été exécuté sur une autre place à proximité.
Ces exécutions sont intervenues au lendemain de l’élimination de trois commandants de la branche armée du Hamas, tués par une frappe israélienne sur un immeuble à Rafah (sud de la bande de Gaza). Israël, qui passe pour avoir ses informateurs dans la bande de Gaza, était assez renseigné pour mener à bien cette opération.
La «résistance», terme désignant les groupes armés à Gaza luttant contre Israël avec à leur tête le Hamas, a renforcé «la lutte sur le terrain contre la collaboration avec l’ennemi qui commet des assassinats», peut-on lire sur le site Majd. Selon ce dernier, qui cite sans le nommer un haut responsable de la sécurité à Gaza, la «résistance» a procédé aux exécutions après «une procédure judiciaire». «La résistance n’épargnera aucun collaborateur, tous seront jugés par des tribunaux révolutionnaires et écoperont des peines prévues pour leur crime», dit ce responsable en référence aux tribunaux secrets mis en place par les mouvements palestiniens à Gaza.
Selon la loi palestinienne, les collaborateurs, les meurtriers et les trafiquants de drogue sont passibles de la peine de mort. En principe, toute exécution doit être approuvée par le président palestinien Mahmoud Abbas, qui dirige l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avec laquelle le Hamas a récemment signé un accord de réconciliation. Dans les faits, c’est le Hamas qui contrôle la bande de Gaza.