Le nouveau nom de l’UMP souhaité par Nicolas Sarkozy, “Les Républicains”, suscite toujours un vif débat, alors même qu’il doit être avalisé mardi.
Les débats sont vifs autour de la future appellation de l’UMP, “Les Républicains”, un nouveau nom voulu par son président Nicolas Sarkozy et qui doit être avalisé mardi en même temps que de nouveaux statuts.
Signe que les débats pourraient durer plus longtemps que prévu, le bureau politique (BP) de mardi a été convoqué une heure plus tôt qu’à l’heure habituelle, à 17h00 au lieu de 18h00. Il se penchera sur les statuts de la nouvelle formation. Ces statuts seront ensuite soumis pour approbation aux quelque 210.000 adhérents lors d’un vote électronique les 28 et 29 mai, l’avant-veille et la veille du congrès fondateur du nouveau parti prévu pour se dérouler à la Grande Halle de la Villette à Paris.
Pourtant des caciques du parti ont déjà fait savoir qu’ils n’étaient pas favorables à ce nouveau nom. Face à eux, Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro deux de l’UMP, et Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti, ne désespèrent pas de les convaincre. “Les Républicains, c’est un nom qui véhicule des valeurs, celles de la laïcité contre le communautarisme, du travail opposé à l’assistanat, de respect, d’autorité, et qui nous permet de prendre conscience à quel point on a baissé pavillon sur ces valeurs qui sont celles de la République”, a d’ores et déjà affirmé Laurent Wauquiez.
Partisans et opposants au nouveau nom sont toutefois d’accord sur un point : Nicolas Sarkozy est “légitime” à vouloir le changer, puisqu’il l’avait dit dans la campagne interne de l’automne, fait remarquer le sénateur Roger Karoutchi. Mais pour un élu UMP non-sarkozyste, ce que veut réellement l’ancien chef de l’État, c’est “forger un parti à sa main dans la perspective de 2017″.
Selon un sondage Odoxa publié à la mi-avril, plus d’un sympathisant UMP sur deux préfèrent “UMP” aux “Républicains”D’ailleurs, ils sont 53% à juger que “Les Républicains” fait trop américain. Un tacle à celui qui était jadis surnommé “Sarko l’Américain”.
Et la gauche aussi crie haro sur le nouveau nom, dénonçant une “captation d’héritage”. “Le républicanisme promu par Nicolas Sarkozy et ses soutiens est en fait d’inspiration américano-lepéniste”, accuse une porte-parole du PS, Corinne Narassiguin. Même des intellectuels comme Jean-Noël Jeanneney ou Marcel Gauchet ont fait part de leur courroux.