La formule, qui a provoqué un tollé à gauche, n’est pas comprise par 64% des Français, selon un sondage Odoxa pour l’émission «CQFD» iTélé/Le Parisien – Aujourd’hui en France. Ils sont même 36% à ne pas la comprendre du tout. LP/DELPHINE GOLDSZTEJN
Raté. En lançant la formule «FNPS» avant les élections départementales pour expliquer que le vote FN favorisait le PS, Nicolas Sarkozy a manqué son coup.
a formule n’est pas comprise par 64% des Français, selon un sondage Odoxa pour l’émission «CQFD» iTélé/Le Parisien – Aujourd’hui en France*. Ils sont même 36% à ne pas la comprendre du tout. Surtout, alors qu’elle est censée faire mouche auprès des électeurs de droite, une majorité d’entre eux (52%) la trouve obscure. «Voter pour le FN au premier tour, c’est faire gagner la gauche au second. C’est le FNPS ! Voter pour l’UMP n’a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c’est le FNPS», avait affirmé le président de l’UMP dans une interview lundi dernier, provoquant un tollé à gauche.
Cette expression fait bien évidemment référence à la formule du FN, le fameux «UMPS» employé pour renvoyer dos à dos les deux grandes formations politiques. Celle-ci en revanche fonctionne mieux. Une personne sur deux (51%) la comprend. Mais dans le même temps, cela signifie aussi que, pourtant martelée par les figures du FN depuis des années, elle n’est pas intelligible pour la moitié des citoyens. «Le fait que près d’un Français sur deux ne comprenne pas «UMPS» restitue bien à sa juste place le principe même de formule politique : à la marge», analyse Gaël Sliman, président d’Odoxa.
Si Nicolas Sarkozy a étrenné sa locution à la veille des élections départementales, c’est qu’il cherche à «nationaliser» le scrutin. Mais sur quels critères les électeurs vont-ils décider leur vote? Locaux ou nationaux? Selon le sondage Odoxa, une majorité (59%) affirme voter en fonction d’enjeux spécifiques au département. C’est surtout le cas chez les sympathisants de gauche (63%). Chez ceux de droite, en revanche, 51% comptent protester contre la politique de François Hollande. Néanmoins, comme le relève Gaël Sliman, «la part des électeurs envisageant de voter en fonction d’enjeux nationaux est bien plus importante que celle que nous avons pu observer à toutes les autres élections comparables.» Ce qui lui fait dire qu’«avec 40% de Français déclarant qu’ils voteront aux départementales en fonction d’enjeux nationaux plutôt que départementaux, on comprend mieux la monumentale gifle qu’annoncent pour la gauche au pouvoir les différentes intentions de vote publiées depuis trois mois.»
PS et UMP «font la communication de Marine Le Pen» : un Français sur deux d’accord avec Bayrou François Hollande, qui veut «arracher les électeurs au FN» et Nicolas Sarkozy, qui parle de «FNPS»… François Bayrou, le patron du MoDem a accusé cette semaine les deux responsables de faire le jeu du FN. «Quand vous faites d’un courant politique le sujet central de la vie politique, vous lui donnez une capacité d’entraînement plus importante que son poids réel l’aurait supposé», a-t-il déclaré .La moité des sondés (51%) est d’accord avec lui. Sans surprise, une immense majorité des sympathisants MoDem le soutient (82%).
*Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet les 5 et 6 mars 2015. Echantillon de 1018 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.