Au moins neuf personnes ont été placées en garde à vue lundi à Amiens dans le cadre d’une enquête sur le blocage de l’A1 fin août près de Roye (Somme) par des gens du voyage, a-t-on appris de source proche de l’enquête.
Dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Amiens, la gendarmerie a identifié et convoqué onze personnes soupçonnées d’être impliquées sur le barrage monté dans la nuit du 28 au 29 août sur l’A1 par une soixantaine de gens du voyage.
Ils réclamaient une permission de sortie pour l’un des leurs pour participer aux obsèques de son père tué dans une fusillade ayant fait quatre morts dont un gendarme le 25 août à Roye.
L’enquête ouverte par le parquet d’Amiens pour “vol en réunion”, “entrave à la circulation de véhicules” et “dégradation par incendie”, devrait aboutir à la mise en examen des principaux suspects, mais “probablement pas aujourd’hui”, a précisé le parquet.
Dans la soirée du vendredi 28 août au samedi 29, week-end de retour de vacances, l’autoroute A1, l’une des plus fréquentées d’Europe, avait été bloquée dans les deux sens. Les gens du voyage avaient érigé des barrages au niveau du péage de Roye, commune de 6.200 habitants, en brûlant sur la chaussée, puis aux alentours de l’A1, des pneus et des palettes avant d’alimenter le feu avec des poubelles ou des arbres qu’ils avaient tronçonnés.
La Sanef, Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France gestionnaire de l’A1, avait estimé à 500.000 euros les dégâts causés.
Les gens du voyage avaient décidé cette action spectaculaire quatre jours après une fusillade ayant fait quatre morts, dont un gendarme, dans un campement voisin. Ils voulaient contraindre les autorités à accepter que le fils d’une des victimes, alors incarcéré à la maison d’arrêt d’Amiens pour trafic de voitures, puisse assister aux funérailles de son père.
La justice avait finalement autorisé cette permission.
La fusillade avait fait trois victimes membres d’une même famille, une femme de 19 ans, sa fille de neuf mois et son beau-père, ainsi qu’un gendarme de 44 ans. Le tireur présumé, âgé de 73 ans, avait été mis en examen pour assassinat et tentative d’assassinat, et écroué.